Les prix du pétrole brut ont connu une évolution en dents de scie en 2022. Frôlant les 130 dollars en mars à la suite du déclenchement du conflit Russie-Ukraine, le prix du baril a, depuis, beaucoup reculé pour atteindre son plus bas niveau en ce début de mois de décembre, à 76 $. Aujourd’hui, le cours du Brent International (BZ=F) est reparti à la hausse pour dépasser la barre des 83 dollars le baril.
Le ralentissement de l’économie mondiale, les récents blocages en Chine et la hausse du dollar ont fait chuter le prix du pétrole de plus de 23 % au cours des six derniers mois.
Pour connaître quelles seront les tendances pour l’année 2023, nous avons recueilli les avis d’économistes et d’analystes pétroliers de renom mondial. Voici quelques-unes de leurs prévisions et les raisons qui les sous-tendent.
L’alliance OPEP+ travaillera à maintenir les marchés en équilibre
Ed Morse, responsable mondial de la recherche sur les matières premières chez Citi, estime qu’en 2023, le baril de Brent coûtera 80 $ et le WTI, 75 $. « Notre scénario de base, explique-t-il, est que la croissance de la demande de pétrole l’année prochaine sera d’environ 1,2 ou 1,3 million de barils par jour. Notre hypothèse est que l’offre augmentera de deux fois ce chiffre, une bonne partie provenant de l’hémisphère occidental, des États-Unis, du Brésil, du Canada, de la Guyane, de l’Argentine, peut-être du Venezuela et même du Mexique. »
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Natasha Kaneva, du Global Commodities Research chez JPMorgan, table sur un baril de Brent à 90 $. « Notre prévision, avance-t-elle, repose sur l’idée que l’alliance OPEP+ fera le gros du travail pour maintenir les marchés en équilibre l’année prochaine. Nous prévoyons qu’en 2023 l’offre augmentera à un rythme supérieur de 30 % à celui de la demande, alors que la production russe se normalisera et qu’une combinaison de projets conventionnels (Brésil, Norvège, Guyane) et non conventionnels (États-Unis, Canada, Argentine) fournira 1,6 mbj supplémentaire. »
Demande chinoise, conflit Russie-Ukraine, menace de récession en Europe
Quant à Tom Kloza, responsable mondial de l’analyse énergétique, et Denton Cinquegrana, analyste en chef du pétrole chez OPIS, ils prévoient un baril de Brent à 95-96 $ et un baril de WTI à 90 $. « Le prix moyen du WTI en 2022 s’est situé autour de 94,50 $/b. Nous pensons que son prix en 2023 sera légèrement inférieur et s’établira à 90 $/b. Pour le Brent, on prévoit un baril à 95 $ ou 96 $. L’exactitude de ces estimations au-dessus de la moyenne dépendra du succès de la politique de réouverture de la Chine et de la capacité des pays occidentaux à éviter une récession importante. »
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Enfin, Jay Hatfield, PDG d’Infrastructure Capital Advisors et gestionnaire de portefeuille de l’InfraCap Equity Income ETF, envisage que le prix du baril de pétrole devrait osciller, en 2023, entre 80 et 100 $. « Nous nous attendons, déclare-t-il, à ce que le pétrole se négocie dans la fourchette de 80 à 100 $ tant que la guerre en Ukraine se poursuit ». Il ajoute : « la demande de pétrole de la Chine devrait se redresser à mesure que le pays sort de la politique de zéro COVID ».
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Ainsi, selon les analyses de ses experts du marché pétrolier, le prix du baril ne devrait pas dépasser la barre des 100 $ en 2023. À noter que la Loi de finances 2023 de l’Algérie fixe le prix de référence du baril de pétrole à 60 $.