Yazid Alilat

Tous les regards sont donc tournés vers la capitale autrichienne, où devront être menées des discussions difficiles, d’abord entre pays membres de l’Opep, ensuite entre pays Opep et non Opep pour faire remonter les cours et stopper la surabondance de l’offre du brut. Des tractations ont déjà commencé en marge du Sommet du G20 en Argentine entre la Russie et l’Arabie saoudite pour qu’il y ait des propositions concrètes à Vienne jeudi prochain. Samedi en marge du sommet du G20, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que la Russie et l’Arabie saoudite étaient prêtes à «prolonger» leur accord sur une baisse de la production du pétrole. «Nous nous sommes mis d’accord pour prolonger» cette entente, a-t-il précisé, et «nous allons surveiller ensemble la situation sur le marché».
Comme les autres pays exportateurs, l’Algérie est sévèrement sanctionnée par une chute historique du prix du brut au mois de novembre dernier. Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, aura un agenda très chargé à Vienne, où vont se rencontrer les pays Opep et non Opep, une réunion qui sera très suivie par les marchés et les analystes pétroliers.
Plusieurs réunions sont prévues à Vienne entre le 5 et le 7 décembre prochain, le ministre algérien devant d’abord participer à la 12ème réunion du Comité de suivi ministériel conjoint Opep et non Opep (JMMC), prévu mercredi 5 décembre, selon un communiqué du ministère de l’Energie qui précise que M. Guitouni participera également à la 175ème Conférence ministérielle des pays membres de l’Opep, prévue jeudi 6 décembre. Au menu de cette conférence ministérielle de l’Opep, l’examen du rapport et les recommandations du JMMC, chargé du contrôle de la conformité aux ajustements volontaires de la production, décidés dans la Déclaration de Coopération signée en novembre 2017. La Conférence ministérielle des pays de l’Opep analysera par ailleurs «l’évolution des marchés pétroliers depuis sa dernière réunion à Vienne en juin 2018 et examinera les perspectives du marché pétrolier pour 2019», selon le communiqué.
Le baril du Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, dont c’était le dernier jour de cotation, a fini vendredi à 58,71 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 80 cents par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour la même échéance a cédé 52 cents à 50,93 dollars. Les deux barils ont perdu plus de 22% sur le mois de novembre, du jamais vu depuis 2008. L’abondance de l’offre de brut a fait perdre plus de 30% de leur valeur aux deux barils depuis début octobre. Une situation qui devrait encourager les pays producteurs à décider, d’abord jeudi pour la réunion ministérielle de l’Opep, ensuite vendredi pour la rencontre Opep/non Opep, d’extraire moins de pétrole. Et redonner des couleurs au marché pétrolier, qui pâtit d’un ralentissement de l’activité économique partout dans le monde, sauf aux Etats-Unis.