Prix exorbitants, pénurie, arnaques… L’huile d’olive devient un luxe en Algérie

Prix exorbitants, pénurie, arnaques… L’huile d’olive devient un luxe en Algérie

L’huile d’olive, pilier de la gastronomie algérienne et produit de fierté locale, est devenue un bien de luxe sur les tables de plusieurs foyers en Algérie. La flambée des prix, résultat d’une baisse significative de la production due aux changements climatiques, aux sécheresses et aux incendies, pèse sur les habitudes de consommation des citoyens algériens.

Aujourd’hui, le litre d’huile d’olive se négocie entre 1000 et 1500 DA, bien au-delà des moyens d’une large partie de la population. Pourtant, la demande reste forte ! Cette tension entre une offre déclinante et une demande toujours élevée a ouvert la voie à un phénomène préoccupant : la vente d’huile d’olive frelatée.

Vente d’huile d’olive trafiquée : un phénomène dangereux qui gagne du terrain en Algérie

En effet, face à cette flambée des prix, certains commerçants, opportunistes, n’hésitent pas à trafiquer l’huile d’olive. Ils la mélangent à de l’huile de table ou même à des sous-produits oléagineux, pour la vendre à des prix attractifs, entre 600 et 800 DA/L.

Pire encore ! certaines huiles sont altérées avec des additifs chimiques ou fabriquées à partir de résidus non comestibles, rendant leur consommation dangereuse pour la santé.

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Parmi les nombreux cas de fraude d’huile d’olive, répartis sur tout le territoire national, un cas précis a été signalé à Batna hier, le 29 décembre 2024. L’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), a partagé sur sa page Facebook des images de l’intervention de la direction du commerce de la wilaya, qui s’est soldée par la saisie d’une quantité astronomique d’huile d’olive trafiquée, destinée à la vente.

En effet, cette huile, promue sur les réseaux sociaux, s’est avérée impropre à la consommation humaine après des analyses au laboratoire. Ce cas illustre bien l’ampleur du problème, où des commerçants sans scrupules profitent du manque de régulation stricte autour de la traçabilité pour écouler des produits dangereux.

La direction du commerce saisi plusieurs dizaines de litres d’huile d’olive trafiquée à Batna

Fraude sur l’huile d’olive : les professionnels proposent des solutions

L’inflation générale pousse les consommateurs vers des produits moins chers, augmentant ainsi la demande pour des huiles douteuses qui ne cessent de gagner du terrain en Algérie. De plus, l’huile d’olive trafiquée peut mettre la santé du consommateur en péril. Provoquant des troubles digestifs, des réactions allergiques, voire des intoxications.

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Par ailleurs, l’absence de contrôle systématique et de certification des produits a laissé un vide exploité par les fraudeurs. D’ailleurs, les experts se sont penchés sur la question, proposant une série de mesures qui permettra d’assainir le marché de l’huile d’olive en Algérie. Que voici :

  • Imposer un certificat d’analyse : obliger chaque vendeur à fournir un document prouvant la conformité de l’huile ;
  • Renforcer les contrôles : multiplier les inspections et les analyses en laboratoire ;
  • Informer les citoyens : sensibiliser le grand public aux risques associés à l’achat d’huiles à bas prix ;
  • Encourager la traçabilité : instaurer des labels garantissant l’origine et la qualité de l’huile d’olive ;

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En somme, l’affaire qui s’est jouée hier à Batna n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Il est donc essentiel d’agir pour protéger les consommateurs d’un marché qui, autrefois symbole de qualité, se retrouve terni par des pratiques indignes.