Prix illogiques des fournitures scolaires: Qui fixe et qui contrôle les marges bénéficiaires?

Prix illogiques des fournitures scolaires: Qui fixe et qui contrôle les marges bénéficiaires?

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Une famille qui a un enfant en préscolaire doit mobiliser une somme de 7 300 DA.

C’est déjà la rentrée scolaire. Mais ce n’est pas la fin d’une période de belles vacances pour la majeure partie des familles. C’est juste que la rentrée pointe quelques jours seulement après l’Aïd. C’est une deuxième saignée pour les ménages qui devront encore puiser dans leurs poches pour assurer une rentrée normale à leurs enfants. A quelques jours de la date fatidique, les prix donnent déjà le tournis aux parents. Ils sont trop élevés. Mais, cette année, ce n’est pas la cherté des articles scolaires qui attise la curiosité des parents. Ce qui est intriguant ce sont plutôt les marges bénéficiaires des détaillants en librairies, grandes surfaces et même les étalages de rues qui pullulent en cette période. Les parents sont de plus en plus convaincus que les articles scolaires ne sont pas chers. A la source, importé ou fabriqué localement, un produit vaut dix fois moins que le prix proposé au consommateur. Aujourd’hui, les citoyens veulent connaître la traçabilité de ces prix depuis la source jusqu’au libraire. Ils veulent aussi savoir où sont passés les services concernés comme le contrôle des prix. Est-ce que l’Etat est regardant quant à cette chaîne? En effet, sur la place publique, les parents ne cherchent plus les prix. Ils les connaissent parfaitement. Ce qu’ils cherchent, ce sont ces folles marges bénéficiaires. «Même si on admet que l’économie de marché ne contrôle pas les marges il n’en demeure pas moins que l’Etat doit s’inquiéter à propos de la bourse de ses citoyens. Une marge bénéficiaire aussi grande soit-elle doit rester dans les limites du vraisemblable. On ne prend pas une marge de dix fois son prix d’achat. L’Etat doit intervenir», affirme un libraire.

D’ailleurs, le citoyen n’est pas dupe, car il sait que les prix ne sont pas réels. «Qui fixe ces prix? Sur quelle base? En tout cas, ce n’est jamais à la base du prix d’achat car je sais que les articles coûtent cent fois moins cher à la source. Le parent d’élèves paye un article cent fois plus cher. Ce ne sont pas les prix qui sont élevés, mais plutôt la marge bénéficiaire qui est folle», révèle un parent, ancien directeur d’école. Une autre question se pose et s’impose au sujet de l’utilité des associations de protection du consommateur. Ces structures sont un véritable rempart contre cette pratique qui saigne le citoyen sans aucune pitié. C’est même vital que les parents se dotent de structures citoyennes pour se défendre contre ces rapaces et ces vampires qui sucent leur sang à chaque occasion. «Les parents à travers l’Algérie doivent se structurer pour se défendre. Les articles scolaires ne sont pas chers. Ce sont ces marges bénéficiaires folles qui ont élevés les prix à ce point. Il faut vraiment réagir contre cela», préconise un parent qui veut créer une association de protection des consommateurs, mais qui prend en charge ce problème des articles scolaires.

Enfin, pour illustrer ce massacre que subit la bourse des ménages, quelques indicateurs de prix s’imposent. Ainsi, une famille qui a un enfant en préscolaire doit mobiliser une somme de 7300 DA. Pour les autres années, 2ème, 3ème, 4ème et 5ème, un budget variant entre 8000 et 9000 DA est nécessaire. A noter que la somme ne concerne qu’un seul enfant. Les articles comme les cahiers varient entre 30 et 250 DA. Une trousse ordinaire qui ne coûte à la source que 10 DA tout au plus est vendue à 300 DA. Il paraît qu’il y a même des cartables intelligents qui se vendent à 15.000 DA comme si l’Algérie avait besoin de cartables et non de citoyens intelligents.