Les romans « la Faille » du journaliste algérien Mohamed-Chérif Lachichi et «Comme Un, CommUne, les Insurgés algériens 1871, Les Communards 1871», de Sadia Tabti, viennent d’être sélectionnés à la 16e édition du Prix littéraire «Fetkann» dans la catégorie «Mémoire des pays du Sud/Mémoire de l’humanité ».
Le « Prix littéraire Fetkann Maryse Condé – Mémoire des Pays du Sud / Mémoire de l’humanité », du nom de la célèbre écrivaine guadeloupéenne-indépendantiste et professeure de littérature, Maryse Condé, récompense depuis plus de quinze ans des romans, des essais, des recueils de poèmes, des travaux de recherche et des pièces de théâtre qui mettent l’accent sur l’affirmation des droits de l’Homme et qui favorisent le travail concernant la mémoire des pays du Sud et de l’Humanité. « Fetkann », traduit littéralement du créole, signifie « fête de la canne ». Une référence au commerce dit triangulaire Europe-Afrique-Antilles et l’exploitation des Africains mis en esclavage dans les plantations d’Amérique. Fetkann est donc le symbole du combat des esclaves pour la liberté.
Pour rappel, le roman « La Faille » est un livre de politique-fiction sorti aux éditions L’Harmattan-Algérie, en octobre 2018, c’est-à-dire avant la naissance en Algérie ce qu’il convient d’appeler «Mouvement du 22 février 2019». Précédant le «Hirak» de quelques semaines seulement, cet ouvrage que l’on doit au journaliste Mohamed-Chérif Lachichi anticipait néanmoins dans l’un de ses chapitres « un soulèvement populaire patriotique et pacifique ». C’est ce qui semble avoir retenu l’attention du jury du Prix Fetkann pour ce roman qui «défend, d’abord et avant tout, la dignité humaine et vise le renforcement de la cohésion sociale» souligne-t-on.
Quant au roman «Comme Un, Comm Une, Les Insurgés algériens 1871, Les Communards 1871 », de Sadia Tabti, il a été publié en 2018 dans la collection Coll. L’art mémoire, aux éditions Dalimen 2018. Dans ce roman historique, l’écrivaine, à travers les récits croisés de deux adolescents, Tassaâdit, une Algérienne, et Henri, un Français, qui racontent l’histoire commune de leurs deux pays respectifs, évoquent les insurgés algériens et les communards en 1871. Revivifiant ce pan d’histoire pour la transmission et la vérité historique, l’écrivaine revisite l’histoire des communards français et des insurgés algériens souvent occultés pour renouer le dialogue entre les deux rives de la Méditerranée.
Le palmarès de la 16e édition du Prix littéraire « Fetkann » sera annoncé à Paris au mois de novembre prochain au cours d’une cérémonie qui aura lieu au café de Flore à Saint-Germain-des-Prés.
Khadija Arras