Le procès lié à l’affaire de corruption impliquant dans anciens ministres de l’ère de Bouteflika et l’homme d’affaires Ali Haddad, actuellement incarcéré dans d’autres affaires de corruption, a été de nouveau reporté. Alors que le procès était prévu en visioconférence, la connexion internet a encore fait défaut.
Jeudi dernier, le pôle financier et économique près le tribunal de Sidi M’hamed à Alger a ouvert le procès impliquant Amar Ghoul et Abdelkader Kadi en leur qualité d’anciens ministres des Travaux publics et l’homme d’affaires Ali Haddad, propriétaire du groupe ETRHB.
Il convient de noter que l’affaire concerne l’octroi du marché de réalisation d’un tronçon de 9 km d’autoroute à Aïn Defla par Amar Ghoul au groupement Altro-ETRHB sous forme de gré à gré et pour un montant de plus de 574 millions de dinars.
Selon le dossier de l’instruction, plusieurs avenants ont été apportés au marché ce qui a amené l’enveloppe à connaitre d’importantes augmentations après l’arrivée d’Abdelkader Ouali à la tête du département ministériel des Travaux publics en 2015.
Le procès reporté à cause de la mauvaise connexion internet
Alors qu’Ali Haddad était censé intervenir au procès par visioconférence, depuis la prison de Tazoult à Batna, sa défense a demandé le report de l’audience à cause de la mauvaise connexion internet. Il était presque inaudible par l’assistance. Par conséquent, le tribunal a décidé de reporter le procès au 3 mars prochain.
Selon des éléments rapportés par le quotidien El Watan, la défense d’Ali Haddad a refusé que son mandatant soit jugé par visioconférence en exigeant qu’il soit présent à l’audience. « Le réseau fonctionne très mal. Regardez, le prévenu n’a ni le son ni l’image. Son droit à un procès équitable est bafoué », s’est offusqué Me Nadir Lakhdari.
Alors que le juge tentait de faire appel au prévenu à l’autre bout du fil, qui apparait dans l’écran installé dans la salle, ce dernier n’entendait rien de ce qui se passait dans la salle, selon la même source.
La défense d’Ali Haddad s’offusque et demande « un procès équitable »
Après insistance, Haddad répond enfin qu’il « entendait un mot puis ça se coupe ». Un autre avocat intervient alors en lançant à l’adresse du juge qu’il s’agit « d’un procès inacceptable ». Il se demande, en effet, « Comment Ali Haddad peut-il savoir ce qui se dit à l’audience, ou répondre aux questions ? ».
Le procureur prend ainsi la parole pour rappeler que « le recours à la visioconférence est prévu par la loi ». Et à la défense de rappeler que cette même loi de 2020 « précise que ce dernier soit transmis dans de bonnes conditions ».
Après plusieurs tentatives de rétablissement du réseau internet et devant l’insistance des avocats, le juge se prononce enfin ; « Pour ce qui est du procès à distance, le tribunal estime que cela se fait dans le cadre de la loi ».
Or, il souligne que « pour des raisons financières, matérielles et sécuritaires, le transfert du prévenu ne peut se faire ». Par conséquent il rend la décision définitive du report du procès. « Le procès est donc reporté au 3 mars prochain », a-t-il lancé à l’adresse de l’assistance.