Procès de Hosni Moubarak Egypte : Reprise après une coupure de trois mois

Procès de Hosni Moubarak Egypte : Reprise après une coupure de trois mois

Le président égyptien déchu Hosni   Moubarak est arrivé hier  à bord d’une ambulance pour une nouvelle session   de son procès au Caire, qui a repris sous forte protection policière après une   coupure de trois mois.     L’ancien président, 83 ans, portant une couverture, a été placé sur une   civière à sa descente du véhicule pour être transporté dans la salle du   tribunal, comme lors des précédentes audiences.     M. Moubarak est en détention préventive dans un hôpital militaire de la   banlieue du Caire en raison de problèmes cardiaques. Un possible cancer a fait   l’objet d’informations contradictoires.

Quelque 5.000 policiers ont été déployés autour du tribunal, installé dans   une école de police de la périphérie du Caire, en coordination avec l’armée. Un groupe de manifestants, dont des membres des familles des victimes de la   répression de la révolte du début de l’année, sont venus lancer des slogans   contre l’ancien raïs et le pouvoir militaire qui lui a succédé. « Ce procès est une farce, c’est toujours la même bande qui est au pouvoir »,   ont-ils scandé, en assurant vouloir appeler à une mobilisation de masse le 25   janvier, pour le premier anniversaire du début de la révolte contre le régime   Moubarak.



Des partisans de l’ex-homme fort de l’Egypte étaient aussi présents, avec   des slogans comme « insulter Moubarak c’est insulter les honnêtes gens ».     Le procès de l’ancien président, qui a démissionné le 11 février dernier   sous la pression d’une révolte populaire, a débuté le 3 août dernier.

Le raïs déchu est jugé pour son implication présumée dans des ordres de   tirer sur la foule durant les événements qui l’ont forcé à quitter le pouvoir,   qui ont fait officiellement près de 850 morts.     Premier dirigeant victime du « printemps arabe » à comparaître en personne   devant les juges, il est passible de la peine de mort s’il est reconnu coupable.

Les témoignages recueillis à la barre jusqu’à présent lui ont toutefois été   globalement favorables, notamment celui du maréchal Tantaoui, qui fut pendant   vingt ans son ministre de la Défense.     L’ancien ministre de l’Intérieur Habib el-Adli et six de ses conseillers   sont également jugés en même temps que M. Moubarak pour ces accusations.     M. Moubarak est également inculpé de corruption, des accusations qui visent   aussi ses fils Alaa et Gamal, qui sont jugés eux aussi en même temps que lui.     Les dernières audiences de ce procès se sont tenues en septembre.

La   procédure a ensuite été suspendue en raison d’une demande de destitution du   président de cour, le juge Ahmed Refaat.

Le magistrat, accusé par les avocats des parties civiles de partialité   détriment de l’accusation, a finalement été maintenu, permettant la reprise du   procès. Après un début très médiatisé du procès, retransmis en direct à la   télévision, la cour a rapidement interdit les caméras dans la salle.

Les auditions de témoins subalternes ont été publiques, mais celles de   hautes personnalités civiles et militaires se sont faites à huis clos. La suspension des audiences, la tenue d’élections législatives et les   violences meurtrières récentes en marge de manifestations ont contribué à   reléguer au second plan le sort de l’ancien autocrate au cours des derniers   mois.