Procès Hamel: la responsabilité du »général Belksir » de nouveau évoquée

Procès Hamel: la responsabilité du »général Belksir » de nouveau évoquée

Le procès de l’ancien DGSN Abdelghani Hamel s’est poursuivi hier avec les plaidoiries de sa défense. Ses avocats ont tenu à apporter les preuves de son innocence tout en mettant en relief le rôle qu’aurait joué un ancien haut responsable de l’armée dans l’affaire.

Lors de la dernière audience consacrée aux plaidoiries des défenses des accusés, Me Mecheri, en sa qualité d’avocat de l’ancien DGSN, a d’emblée tenu à réitérer que le dossier de son client est « caduc ».

Selon ses déclarations lors de l’audience, rapportées par le quotidien le Soir d’Algérie, tout avait commencé lorsque Hamel est revenu de New York, où un haut responsable alors en poste l’accuse de corruption ».

L’avocat précise, en effet, que son client s’est « défendu en faisant une déclaration publique dans laquelle il dit que celui qui veut lutter contre la corruption doit avoir lui-même les mains propres ».

La défense de Hamel accuse Belksir d’être derrière l’affaire

Sans le citer nommément, tout porte à croire que l’avocat parlait du général Belksir l’ancien patron de la Gendarmerie nationale. Pour rappel, ce dernier fait actuellement l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé contre lui en août 2020. Il a également été dégradé au rang de Djoundi début octobre dernier.

Ainsi, l’avocat rappelle que « Hamel avait été relevé de ses fonctions et faisant l’objet d’une grosse campagne, des informations totalement erronées fuitent et sont livrées aux médias qui s’en accaparent et en font des articles qui forgent l’opinion ».

Pour ce qui est des accusations portées à son encontre à cette époque, il souligne qu’il était « accusé de disposer de dizaines de comptes bancaires » et de détenir « une liste incroyable de biens, de maisons… ».  Or, il précise qu’aujourd’hui, « on voit bien qu’il n’y avait rien de tout cela ».

Prenant ensuite la défense de tous les mis en cause dans le cadre du procès, Me Mecheri n’a pas hésité à dire que « dans cette affaire, de hauts responsables et des cadres ont été entraînés, on a exagéré les faits ».

« Ce sont des victimes innocentes qui sont assises là face à vous »

Pour lui, « ils se sont peut-être rendus coupables de fautes administratives, de gestion, mais il n’y a eu, en aucun cas, corruption. Ce sont des victimes innocentes qui sont assises là face à vous ». Ensuite, il martèle « tout comme la famille de Hamel, la justice doit aujourd’hui rétablir le droit de toutes ces personnes ».

Pour rappel, le Procureur général près la Cour d’Alger a requis jeudi dernier une peine de 16 ans de prison ferme à l’encontre d’Abdelghani Hamel, assorties d’une amende de huit millions DA.

La même amende et une peine de 12 ans de prison ferme ont été requises à l’encontre de ses trois fils Amiar, Chafik et Mourad. Le parquet a également requis trois ans de prison ferme assortis d’une amende de huit millions DA à l’encontre de Hamel Chahinez et le maintien du jugement prononcé à l’encontre de Salima Annani, l’épouse de l’ancien DGSN.

Une fois à la barre, la défense de cette dernière affirme que « si sa cliente est aujourd’hui face à la justice, c’est uniquement parce qu’elle est l’épouse de Hamel ». Concernant les biens pour lesquels ont l’accuse, l’avocat rejette tout et précise.

À ce propos, l’avocat souligne que « la seule maison qu’elle possède est celle de sa mère à Sétif, elle lui appartient depuis 2004 ». « Les neuf locaux à Ouled-Fayet étaient destinés à ouvrir une crèche, car elle est éducatrice d’enfants », a-t-il ajouté.