Production pétrolière : L’Iran accuse les Saoudiens de sous-traiter pour les Etats-Unis

Production pétrolière : L’Iran accuse les Saoudiens de sous-traiter pour les Etats-Unis
Écrit par Hakim Ould Mohamed

L’Iran a déclaré, hier, par la voix de son ministre du Pétrole, que certains producteurs de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) agissent conformément aux politiques des États-Unis.

Plus explicite, le ministre iranien pointe du doigt l’Arabie Saoudite, l’accusant d’avoir augmenté volontairement sa production, à quelques semaines de l’entrée en vigueur des sanctions américaines contre son pays. Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, a exprimé son mécontentement à l’égard de l’Arabie Saoudite particulièrement, interprétant la hausse de sa production comme une volonté de récupérer l’offre iranienne qui connaît déjà une tendance baissière qui, assurément, va s’accentuer dès le 5 novembre prochain, date prévue pour l’entrée en vigueur des sanctions américaines contre son secteur pétrolier. «Certains membres interprètent la dernière décision de l’Opep sur la production de pétrole différemment et agissent conformément aux politiques des États-Unis.» L’accusation proférée par le ministre iranien du Pétrole à l’adresse des Etats-Unis, ennemi juré de son pays dans la région, est lourde de sens et pourrait faire grimper d’un cran la tension entre les deux Etats.Bijan Zanganeh fait allusion à la dernière réunion ayant regroupe, les 22 et 23 juin dernier, des membres de l’Opep et leurs alliés non-Opep et qui s’était soldée par la décision d’augmenter l’offre pétrolière d’environ 1 million de barils/jour. L’Opep et ses partenaires non-Opep ont convenu également de faire sauter le verrou des quotas, laissant aux grands producteurs, à savoir l’Arabie Saoudite et la Russie, le soin de pomper davantage si des producteurs venaient à subir des pertes sur leur production. Bijan Zanganeh estime que les décisions issues de la réunion de juin dernier sont «calculées». L’Iran a déclaré, ce mois d’août, à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole qu’aucun pays membre ne devrait être autorisé à acquérir la part d’un autre exportateur de pétrole.Le pays du Shah craint que sa part de marché ne soit récupérée par l’Arabie Saoudite après l’entrée en vigueur des sanctions américaines contre son secteur pétrolier. Il a officiellement exprimé son inquiétude de voir l’Arabie saoudite pomper plus brutalement après le retour des sanctions américaines sur les ventes de pétrole de l’Iran. Selon l’Iran, l’administration Trump fait pression sur ses alliés pour que les importations de pétrole iranien cessent complètement.

En tout cas, les investisseurs semblent d’ores et déjà pris de panique, s’inquiétant des conséquences des sanctions iraniennes sur le marché mondial de l’or noir.L’offre iranienne connaît déjà une tendance vers le repli, laquelle, si elle venait de s’accentuer, aura certainement des conséquences sur l’offre mondiale de brut. A terme, la production iranienne, troisième plus grand producteur de l’Opep, pourrait reculer d’entre 1 million et 2,5 millions de barils par jour. Les agences de presse ont rapporté, hier, que certains membres de l’Opep ainsi que des représentants de leurs partenaires, qui contrôlent leurs extractions depuis début 2017 pour éviter un surplus de l’offre, se réuniront la semaine prochaine. Le ministre iranien du pétrole, Bijan Zanganeh, sera convié à cette réunion, alors que Téhéran accuse ses partenaires saoudien et russe de les pénaliser en augmentant leurs productions respectives.Tout porte à croire que les prochains jours seront marqués par de fortes tensions tant au sein de l’Opep qu’à l’extérieur de l’Organisation. <