Produits de large consommation : Une hausse des prix n’est pas à écarter

Produits de large consommation : Une hausse des prix n’est pas à écarter

Le président de l’Association nationale des commerçants et des artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulanouar, a mis en garde contre une éventuelle hausse des prix des produits de large consommation. La cause est, d’une façon générale, la situation économique qui prévaut dans le pays, où de nombreux secteurs tournent au ralenti, étant impactés par la situation politique actuelle, selon M. Boulanouar, qui intervenait lundi à l’occasion de l’assemblée générale de l’ANCA.

Il poursuivra en soulignant que «l’impact de la conjoncture politique du pays sur l’économie nationale se fait de plus en plus ressentir», avant de lancer «un appel à tous les acteurs politiques à intervenir avant que la situation ne se dégrade encore plus». Un appel à travers lequel il demande «à accélérer les efforts afin d’arriver à une stabilité institutionnelle, en trouvant des solutions rapides à la crise que vit l’Algérie depuis février dernier». Ce qui permettra, selon lui, de relancer la machine économique nationale.

«Nous ne sommes pas une formation politique, mais nous nous permettons de demander à tous les acteurs politiques de trouver des solutions rapides à cette conjoncture qui a frappé de plein fouet l’économie du pays. Nous estimons que des solutions doivent être trouvées très vite, avant 2020», a conclu M. Boulanouar, à l’assemblée générale de l’ANCA qui a vu la présence de commerçants et d’artisans des quatre coins du pays et à l’issue de laquelle il a été réélu à la tête de l’association.

Farine panifiable : nouveau dispositif de soutien des prix
Invité à la rencontre de l’ANCA, le directeur de l’organisation des marchés et des activités commerciales au niveau du ministère du Commerce, Ahmed Mokrani, a fait savoir qu’«un nouveau dispositif de soutien des prix de la farine destinée à la production du pain et à la consommation des ménages sera présenté prochainement au gouvernement.Il a indiqué que «seules ces deux farines courantes seront subventionnées, tandis que les autres types de farine destinée aux minoteries, en dehors de la panification et de la consommation ménagère, seront commercialisés au prix réel».

Le nouveau dispositif de soutien des prix vise, selon lui, «à renforcer l’approvisionnement du marché en farine panifiable et en farine destinée aux ménages». Des mesures ont, par ailleurs, été prises pour une meilleure traçabilité de la distribution du produit. Ainsi, la farine destinée aux boulangeries sera identifiable. «Elle sera conditionnée dans des sacs de 50 kilogrammes, dans un emballage spécial sur lequel il sera mentionné qu’il s’agit d’un produit subventionné pour la production du pain», a-t-il expliqué. «Quant à la farine conditionnée destinée aux ménages, le poids du paquet devrait varier entre 1 et 5 kilogrammes maximum», a-t-il ajouté.

Ce dispositif permettra de réduire de quelque 32 milliards de dinars la dotation financière dédiée annuellement à la subvention du blé tendre importé, selon le même responsable, qui a ajouté que «la facture de subvention du pain avait augmenté à 196 milliards de dinars en 2018».

A titre de rappel, il n’a pas omis de mentionner que l’Algérie importe bien plus que ses besoins réels en blé tendre. «Nous avons importé 7 millions de tonnes de blé en 2018, alors que les besoins du pays pour approvisionner les boulangeries et les ménages ne devraient pas dépasser les 4 millions de tonnes», a-t-il évalué, en insistant sur la nécessité de rationaliser les importations, notamment des céréales.

Ines DALI