Professeur Zidouni (Président du Comité de prévention et de sensibilisation aux dangers du tabagisme): «Nous sommes à un stade où il faut vraiment sévir»

Professeur Zidouni (Président du Comité de prévention et de sensibilisation aux dangers du tabagisme): «Nous sommes à un stade où il faut vraiment sévir»

Contrevenir à l’interdiction de fumer dans des lieux publics exposera son auteur à des sanctions lourdes prévues par la nouvelle loi sanitaire qui a été particulièrement «intensifiée» sur ce plan avec l’introduction de mesures coercitives et de dispositions qui se sont longtemps fait attendre par, entre autres, le Comité de prévention et de sensibilisation aux dangers du tabagisme que préside le professeur Zidouni.

Fumer dans les lieux publics est donc désormais frappé du sceau de l’interdit par la loi sanitaire entérinée tout dernièrement. C’est une percée qui vient conclure une longue attente, pour le professeur Zidouni, tout heureux de voir que les propositions élaborées par son comité ont été retenues dans les différentes moutures de cette loi sanitaire avant d’être finalement adoptées. Cette loi sanitaire est beaucoup plus précise, concernant le tabagisme, que ce qui existait déjà dans l’ancienne loi, relevait le professeur Zidouni, hier, sur la Chaîne 3. «Cette nouvelle loi va vraiment au fond des choses. Par exemple, les amendes sont fixées et les dispositions prises à l’encontre des contrevenants sont bien précisées. Bien sûr, il faudra attendre les décrets pour permettre son application, mais on peut déjà estimer que cette loi est une avancée notable dans le domaine de la protection contre l’intoxication tabagique, parce que maintenant il faut non seulement amener les fumeurs à ne pas fumer, mais il faut surtout protéger la population des non-fumeurs soumise au tabagisme passif», a argumenté le président du Comité de prévention et de sensibilisation aux dangers du tabagisme qui dit également espérer que les dispositions seront, cette fois, appliquées et ce, même si le comité a pris les devants, a révélé le professeur Zidouni.

En effet, le Comité de prévention et de sensibilisation aux dangers du tabagisme a soumis un projet d’arrêté interministériel qui regroupe, le commerce, la santé et l’intérieur «parce que le comité veut décentraliser l’applicabilité des dispositions réglementaires. Avec cet arrêté, en attente de signature mais qui a été approuvé par les ministres concernés, le comité veut responsabiliser les autorités à un niveau régional. Nous avons proposé la création de brigades mixtes pour veiller à l’application de cette loi, et puis nous avons même proposé une série de mesures qui nous permettront d’évaluer et d’analyser l’applicabilité de ces dispositions réglementaires. Cet arrêté interministériel vient en complément de la loi sanitaire», a expliqué le professeur Zidouni avant de poursuivre avec un réquisitoire contre les industriels du tabac, la vieille SNTA, les sociétés mixtes qui commencent à prendre de l’ampleur chez nous, et les contrebandiers. «En fait, nous menons une double bataille. Une première sur le plan réglementaire pour l’application de la loi, et une deuxième qui consiste en une lutte sans merci contre les contrebandiers qui sont eux-mêmes encouragés par les multinationales du tabac», a poursuivi le président du Comité de prévention et de sensibilisation aux dangers du tabagisme.

La lutte contre le tabagisme est un combat qui peut s’avérer long, mais à suivre les conseils du professeur Zidouni, il faut d’abord «maintenir la sensibilisation qui peut, dans son volet prévention, permettre de diminuer le nombre de personnes qui s’adonnent à l’intoxication tabagique, mais il faut également être coercitif parce que nous sommes passés à un stade où il faut sévir», estime le président du Comité de prévention et de sensibilisation aux dangers du tabagisme qui rappelle que le cancer bronchique atteint la proportion de 16 à 17 cas pour 100 mille habitants, ce qui en fait un réel problème de santé publique.

L’objectif déclaré par le comité, selon son président, c’est d’arriver à diminuer le nombre de fumeurs de 10% par an au début puis 30% d’un programme que va mener le ministère de la Santé à travers l’augmentation du nombre de consultations d’aide au sevrage tabagique.

Az. Maktour