Arès avoir promis d’attribuer les logements de type location-vente aux bénéficiaires en ce mois de juin, un cafouillage total caractérise l’opération au moment où aucune date précise n’est avancée par l’Agence pour l’amélioration et le développement du logement (AADL).
Mieux encore, les responsables de l’Aadl ont signifié aux représentants des bénéficiaires que certains seront orientés vers d’autres sites.
C’est le cas des acquéreurs des sites d’Ouled Bouzid (Draria 2) et du domaine agricole socialiste, appelé Das Chaâbane, de Aïn Benian du programme de l’AADL. Les acquéreurs des deux sites comprenant respectivement 1215 et 816 logements ont déjà payé la première tranche qui varie de 140 000 et 170 000 DA, selon le type de logement.
Pour calmer ceux qui ont menacé de prendre possession de leurs logements sans attendre la remise des clefs par les services de l’Aadl, des dates sont avancées à chaque fois pour gagner du temps et dissuader les bénéficiaires qui ont fini par accepter d’attendre encore.
Plusieurs immeubles des sites en question sont prêts et peuvent être attribués, estiment plusieurs acquéreurs. Le site de Das Chaâbane, par exemple, attend toujours le raccordement au réseau d’assainissement.
Les futurs habitants de ce site ne ménagent aucun effort pour finaliser les différents travaux. Constitués en association, les acquéreurs de ce site ont contribué par leurs propres efforts à accélérer le branchement au réseau de l’électricité notamment.
Mais ce que ne tolèrent pas ces bénéficiaires c’est de voir leurs logements attribués à d’autres personnes. Leurs craintes sont motivées par le refus des responsables de l’Aadl d’afficher les listes des attributions. Les convocations se font à titre individuel dans le secret total.
«Nous parvenons à vérifier les attributions à travers les listes dont nous disposons déjà», a remarqué un bénéficiaire de la cité Das Chaâbane. «L’attribution de logement se fait dans le cafouillage total», regrettent les bénéficiaires des deux sites qui s’impatientent pour être convoqués à l’Aadl pour payer la 2e tranche et obtenir les clefs de leur logement.
Ce qui est aussi, de leur avis, un acte délibéré de la part de l’agence, ce sont «les chiffres avancés à chaque fois au sujet du nombre final de logements des sites». Pour le cas du site d’Ouled Bouzid (Draria 2), par exemple, les bénéficiaires ont eu la surprise d’apprendre à quelques mois de la finalisation du projet que le site comprend plus de 1800 logements alors qu’initialement il était question de 1215 unités.
Ce chiffre contesté par les acquéreurs a été quelque temps après nié par les responsables de l’agence qui se sont rétractés et ont expliqué aux bénéficiaires qu’il s’agissait du nombre initial, soit 1215 logements comme avancé en 2002. «Nous voulons rencontrer le directeur général de l’agence et non pas les différents responsables», ont insisté les bénéficiaires des deux sites.
Car, selon eux, les déclarations diffèrent d’un responsable à l’autre. Désormais, les bénéficiaires ne font plus confiance aux responsables de l’Aadl, accusée de favoriser certaines personnes au détriment des bénéficiaires initiaux des logements.
«Nous avons pu confirmer que certains acquéreurs étaient inscrits dans les listes des programmes futurs alors qu’ils viennent de bénéficier de logements de notre site qui nous est destiné initialement», a témoigné un bénéficiaire du site de Das Chaâbane.
Cessez de vous rassembler
Par ailleurs, les souscripteurs de 2001 n’ont obtenu que des promesses de la part de l’agence. Pour l’instant, les responsables de cette agence leur ont demandé de patienter encore en attendant d’étudier l’ensemble des dossiers déposés il y a quelques mois.
Après avoir pris l’habitude de tenir des rassemblements devant sa direction générale, les responsables de l’Aadl ont demandé à ces souscripteurs d’attendre la finalisation de l’assainissement des listes.
Une fois l’opération achevée, «vous serez convoqués pour payer la première tranche», nous a raconté un souscripteur de 2001. En attendant la concrétisation des promesses de l’agence aux bénéficiaires et aux souscripteurs, des associations ont été créées pour défendre les intérêts de ces «victimes» de l’agence qui ont entrepris séparément des actions en interpellant les partis politiques et les députés de l’Assemblée populaire nationale pour tenter de faire entendre leur voix.
Karima Sebai