Programme quinquennal 2010-2014 : 2000 milliards da de crédits bonifiés pour l’industrie

Programme quinquennal 2010-2014 : 2000 milliards da de crédits bonifiés pour l’industrie

Le ton a été donné, hier, au cours du Conseil des ministres, le second en moins de 15 jours. Le prochain programme quinquennal donnera une plus grande importance au développement industriel, et plus particulièrement au développement des PME-PMI vecteur de richesses et d’emplois.

Cela tombe, d’ailleurs, dans une conjoncture marquée par un retour au patriotisme économique avec une ligne directrice : les programmes de développement impulsés par la dépense publique devront profiter en premier lieu aux entreprises algériennes.

C’est ainsi qu’outre le volume d’activité qu’il génèrera pour l’outil national de réalisation, le programme quinquennal réserve aussi plus de 1 500 milliards DA à l’appui au développement de l’économie nationale, avec notamment plus de 1000 milliards DA affectés au soutien du développement agricole et rural mis en oeuvre depuis l’année dernière, et près de 150 milliards DA à la promotion de la petite et moyenne entreprise, à travers la réalisation de zones industrielles, le soutien public à la mise à niveau ainsi que la bonification de crédits bancaires, pouvant atteindre 300 milliards DA pour cette même fin.

Le développement industriel mobilisera aussi plus de 2000 milliards DA de crédits bancaires bonifiés par l’Etat pour la réalisation de nouvelles centrales électriques, le développement de l’industrie pétrochimique et la modernisation des entreprises publiques.

Aussi, le président de la République a tenu à souligner l’importance de cette réorientation en indiquant qu’après avoir oeuvré dix années durant à améliorer le quotidien des citoyens dans tous les domaines et permis au pays, essentiellement grâce à la dépense publique, de faire reculer fortement le chômage et de maintenir un important taux de croissance hors hydrocarbures, « il est nécessaire, aujourd’hui, de faire un autre saut qualitatif en poursuivant, bien sûr, le développement social et la modernisation des infrastructures, mais en valorisant davantage les capacités productives et notre potentiel économique ».

C’est dans ce contexte justement que le chef de l’Etat a précisé que les autorités viennent de décider de mobiliser des ressources substantielles pour moderniser les entreprises publiques et privées dans tous les secteurs. « A cette fin, nous ajouterons dès cette année, à toutes les incitations déjà en place pour encourager l’investissement, un appui important à la mise à niveau des petites et moyennes entreprises (PME).

Nous élargirons, aussi, les programmes de modernisation des entreprises publiques à toutes celles qui disposent encore localement d’un marché, en mobilisant également, à leurs côtés, les partenaires étrangers qui souhaitent bénéficier du marché local et des contrats liés au programme public d’investissements.

Nous élargirons enfin la marge préférentielle accordée aux entreprises algériennes sur les contrats publics », a indiqué le président de la République. Le chef de l’Etat a saisi cette occasion pour appeler les entrepreneurs, les cadres dirigeants d’entreprises et les travailleurs à transformer ces investissements publics en atouts pour l’outil économique national, en création d’emplois pour les jeunes et en volume significatif d’exportations hors hydrocarbures.

S’adressant au gouvernement, le président de la République a ordonné que chaque secteur veille à une bonne maturation des projets afin d’écarter les réévaluations de coûts, soulignant que le Trésor public enregistre à travers ce programme, la mobilisation de toutes ses capacités.

« Chaque secteur rendra compte annuellement de l’exécution diligente de son propre programme et nous procéderons annuellement à l’appréciation de la situation financière du pays pour, le cas échéant, tenir compte de nos moyens financiers, car nous excluons par avance tout recours à l’endettement extérieur. Nous accompagnerons aussi cette importante dépense publique de développement avec la rigueur nécessaire, pour bannir tout excès et surtout tout gaspillage dans le fonctionnement de l’Etat et des collectivités locales.

Parallèlement, les mécanismes de contrôle devront jouer pleinement leur rôle comme je l’ai déjà ordonné dans ma récente directive », a souligné le chef de l’Etat. Pour ce qui est du quinquennat 2010-2014, il faut savoir que ce programme s’inscrit dans la dynamique de reconstruction nationale entamée, voilà dix années, d’abord avec le Programme de soutien à la relance économique, engagé en 2001, à hauteur des ressources alors disponibles.

Cette dynamique a été relayée par le programme 2004- 2009, lui-même conforté par les programmes spéciaux au profit des wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud. Ainsi, le coût de l’ensemble des opérations de développement inscrites durant les cinq années écoulées, dont certains projets structurants sont encore en cours de réalisation, aura atteint près de 17.500 milliards de DA.

Le programme d’investissements publics retenu pour la période allant de 2010 à 2014 implique des engagements financiers de l’ordre de 21.214 milliards de DA (ou l’équivalent de 286 milliards de dollars) et concerne deux volets, à savoir le parachèvement des grands projets déjà entamés, notamment dans les secteurs du rail, des routes et de l’eau, pour un montant de 9.700 milliards de DA(équivalent à 130 milliards de dollars), et l’engagement de projets nouveaux pour un montant de 11.534 milliards de DA (soit l’équivalent de près de 156 milliards de dollars). Le programme 2010-2014 réserve plus de 40% de ses ressources à l’amélioration du développement humain.

Par ailleurs, ce programme d’investissements publics réserve aussi près de 40% de ses ressources à la poursuite du développement des infrastructures de base et à l’amélioration du secteur public, avec notamment plus de 3.100 milliards de DA destinés au secteur des travaux publics pour poursuivre l’extension et la modernisation du réseau routier, et l’augmentation des capacités portuaires, plus de 2.800 milliards de DA réservés au secteur des transports en vue de moderniser et d’étendre le réseau de chemins de fer, d’améliorer le transport urbain (avec notamment la réalisation de tramways à travers 14 villes), et de moderniser les infrastructures aéroportuaires, près de 500 milliards de DApour l’aménagement du territoire et l’environnement, et près de 1.800 milliards de DA pour l’amélioration des moyens et des prestations des collectivités locales, du secteur judiciaire, et des administrations de régulation fiscale, commerciale et du travail.

L’encouragement à la création d’emplois bénéficiera, quant à lui, de 350 milliards de DA sur le programme quinquennal, pour accompagner l’insertion professionnelle des diplômés universitaires et de la formation professionnelle, soutenir la création de microentreprises et financer les dispositifs d’emploi d’attente.

Les résultats des encouragements publics à l’emploi viendront s’ajouter au volume massif des recrutements qui découleront de la réalisation du programme quinquennal et des effets de la croissance économique. Tout cela permettra de concrétiser l’objectif de création de trois millions d’emplois durant les cinq années à venir.

Par ailleurs, le programme 2010-2014 réserve également un montant de 250 milliards de DAau développement de l’économie de la connaissance à travers le soutien à la recherche scientifique et la généralisation de l’enseignement et de l’usage de l’outil informatique dans tout le système national d’enseignement et dans le service public.

Samira G.