Programmes de proximité de développement rural intégré, Une population de 7 millions d’habitants touchée

Programmes de proximité de développement rural intégré, Une population de 7 millions d’habitants touchée

La politique de développement rural semble sur le point de concrétiser les objectifs escomptés à plusieurs égards. Le premier indicateur de la démarche prônée en la matière est l’atténuation du fléau de l’exode rural que relèvent non seulement les autorités publiques, mais aussi des organisations internationales, à l’instar de la FAO.

A la fin 2014, les programmes de proximité de développement rural intégré (PPDRI) ont bénéficié à pas moins de 7 millions d’habitants, regroupés au sein de 1,1 million de ménages, à travers diverses wilayas, soit près de 18% de la population totale du pays, selon le récent bilan du ministère de l’agriculture et du développement rural. La mise en œuvre des programmes en question a été réussie dans pas moins de 1 400 communes du pays, soit 90% des collectivités locales à travers le pays, avec des objectifs-phares visés qui se traduisent en amélioration des conditions de vie et des revenus des ménages ruraux, la diversification des activités économiques en milieu rural, la protection ainsi que la valorisation des ressources naturelles. Dans le processus de leur lancement, les PPDRI ont observé une courbe croissante sans décliner depuis 2010. Si, en 2010, seuls 2 226 programmes de proximité ont été mis en œuvre, en 2014, cette proportion a dépassé le cap des 10 000 programmes, avec un objectif fixé à 10 842 PPDRI à la fin de l’année en cours. Au total, plus de 31 000 PPDRI ont été réalisés jusqu’à la fin 2014.

Par type d’activités économiques en milieu rural qui ont été favorisées le plus par les PPDRI, l’arboriculture se hisse en tête du classement avec un total de 366 000 hectares de plantations dont 122 000 hectares d’arboriculture fruitière. L’oléiculture se taille la part du lion dans ce processus avec pas moins de 85 000 ha de nouvelles plantations. Il faut relever que, dans le sillage de la politique de développement rural de ces dernières années, la composante de la localisation des potentialités oléicoles a été complètement inversée en faisant émerger de nouvelles régions réalisant des niveaux plus importants de production que les fiefs traditionnels de la production de l’olive et de l’huile. Des wilayas comme Batna, Djelfa ou Mascara se hissent désormais en tête de peloton en reléguant des wilayas comme Jijel ou Bouira à des niveaux inférieurs.

Cependant, le développement des petits élevages, ovins ou caprins notamment, ont suivi une tendance qui s’inscrit en droite ligne avec la production arboricole. Dans les zones de montagne, des milliers de petits élevages ont été mis en place avec l’appui de la Direction générale des forêts ayant fourni aux ménages ruraux des unités d’élevages, composées de 10 têtes d’ovins ou de caprins. L’exploitation des produits forestiers, elle aussi, a enregistré une croissance appréciable dans le cadre de cette nouvelle politique. La production de bois a ainsi atteint 727 200 m3 (mètres cubes) durant cette période alors que le liège dépasse le niveau de 320 000 quintaux dont une grande partie est destinée à l’exportation.

L’autre volet qui a connu un véritable regain d’intérêt dans le cadre de la politique de développement rural, est la mise en valeur des terres avec l’extension des périmètres de production en milieu rural de plus de 41% durant cette période. Eu égard à la composition et la répartition géographique de la population du pays, les enjeux du développement rural ont une portée importante. Plus d’un tiers des habitants du pays sont localisés, en effet, dans les zones rurales, que ce soit à l’intérieur du pays ou à travers les zones de montagne. Plus de 75% de cette population sont jeunes avec un âge de moins de 30 ans. Le nombre des agglomérations rurales (communes ou villages) est de l’ordre de 14 000 avec des besoins sociaux en croissance constante.

Mourad Allal (L’Eco n°114 / du 16 au 30 juin 2015)