Si les programmes d’habitat relatif au logement public locatif, plus connu sous l’appellation de «social» se concrétisent relativement dans les délais impartis, la formule LSP destinée à la tranche des familles à revenus moyens n’avance pas au rythme voulu, du moins pour un certain nombre de sites comme les 2684 logements de Draria, 1200 logements de Réghaïa et 1000 logements de Bordj El Bahri.
D’autres sources ont affirmé que le site sera réceptionné en septembre. Le mois passé, Abdelkader Zoukh qui animait une conférence de presse a tenu à assurer aux familles que la remise des clés se ferait durant le mois en cours.
Cependant, ce que ne disent pas les officiels mais qui reste un secret de polichinelle, c’est cette réalité désolante, ce constat fait par les souscripteurs se rendant régulièrement sur site pour s’enquérir de l’avancement du projet.
Car en fait, il se pose un gros problème de communication que le wali ne peut à lui seul assurer. Il en ressort que le problème majeur de ce site est lié aux VRD qui ont démarré récemment. Les travaux ont connu un retard important qui risque de durer eu égard à la saison hivernale où les intempéries provoquent des arrêts récurrents des chantiers. Et même si les pluies se font désirer en ces temps de sécheresse, l’on ne peut s’empêcher d’espérer en la générosité du ciel.
Sur un autre plan, beaucoup de surprises attendent les souscripteurs une fois en possession des clés. Il s’agit en fait d’actes de vandalismes commis par les habitants du bidonville voisin. Robinetterie, tuyauterie, cuvettes de toilettes et même dans certains cas des persiennes et des portes de logements des niveaux inférieurs sont emportés ou détériorés. Et tant que ce bidonville n’est pas éliminé, le risque perdure. Cet état de fait a été relaté par les agents de sécurité qui servent de guides aux souscripteurs désirant visiter leurs logements.
Alors que des sources promettent la fin des travaux de VRD pour juin prochain, d’autres moins optimistes parlent de 18 mois nécessaires pour cette opération. La cadence lente plaide plutôt pour cette hypothèse qui n’est pas pour avantager les souscripteurs dont beaucoup se sont endettés pour avoir un toit décent. Pour rappel, ce site lancé en 2008 a été confié à Batigec immobilière, société de droit algérien et de capitaux à 100% belges. Mais celle-ci avait d’autres projets dans la capitale tels les 2684 logements à Draria qui font du surplace depuis des années, les 1200 logements à Réghaïa dont la réalisation serait tout au plus à 70% mais aussi dans d’autres wilayas du pays. L’importance du plan de charge s’est avérée trop lourde pour cette société qui ne tardera pas à mettre la clé sous le paillasson. Les projets qui ont été gelés pendant quelque temps ont changé de main pour passer sous la coupe du groupe Condor.
Ce dernier, selon des indiscrétions, aurait sous-estimé l’appréciation des projets où des surcoûts sont venus se greffer sur les passations de consignes, notamment la question des VRD et la problématique de la remontée des eaux touchant une partie du site de Bordj El Bahri.
Lors de sa visite à ce site, Zoukh avait piqué une colère contre le chef de projet en constatant le retard. S’en est suivi une batterie de mesures pour accélérer la cadence des travaux et une mise en demeure à l’adresse des responsables de leur suivi.
Mais cela changera-t-il quelque chose à la situation des souscripteurs ?