Le président français Emmanuel Macron a réagi aux inquiétudes du député Les Républicains, Pierre Cordier, à propos du projet du groupe Cevital à Charleville-Mézières dans les Ardennes, en indiquant que l’Etat restera toujours engagé à réunir toutes les conditions nécessaires pour l’implantation des trois usines de fabrication de membranes et de stations de production d’eau ultra pure, de dessalement de l’eau de mer et de traitement des eaux usées, utilisant la nouvelle technologie développée par EvCon, filiale de Cevital.
Pour rappel, c’est cette société qui est suspectée par la justice algérienne de surfacturation. Le locataire de l’Elysée a répondu à la mi-août à l’élu ardennais, indiquant qu’il a «demandé aux services de l’Etat compétents de suivre de près ce projet et de tout mettre en œuvre afin qu’il aboutisse». Il a assuré qu’en «dépit des difficultés financières persistantes et de celles liées à l’incarcération de son PDG, l’Etat demeure fortement engagé aux côtés du groupe industriel afin que ce dernier présente toutes les conditions nécessaires à la viabilité du projet».
Rappelons qu’en avril dernier, Issad Rebrab, 74 ans, PDG du groupe Cevital, avait été placé sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach. Le patron du premier groupe privé algérien avait comparu devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed pour être auditionné dans le cadre d’une enquête anti-corruption, selon l’agence officielle APS. Il est poursuivi pour «fausse déclaration relative aux transferts illicites de capitaux et vers l’étranger, surfacturation d’équipements importés et importation de matériels d’occasion».
Dans son intervention, Pierre Cordier avait rappelé à Macron que «malgré l’annonce d’une levée de fonds de 175 millions d’euros, le plan de financement n’est pas encore bouclé». Le président français a promis, dans sa réponse, que la mobilisation des autorités devrait permettre de «lever les obstacles réglementaires et techniques, si besoin, en mobilisant des dispositifs dérogatoires existants».
En novembre 2018, Macron avait visité les anciens locaux de PSA à Charleville-Mézières où le groupe Cevital devait s’implanter et où il a rencontré Rebrab. Le projet ardennais s’étend sur 62.200m² alors que 1000 emplois sont attendus. Macron a promis l’appui de la France, «soit en rentrant au capital de la société, soit en accordant des financements».
Moncef Wafi