Projet loi sur l’immigration en France : François Heran prend position

Projet loi sur l’immigration en France : François Heran prend position

François Héran, professeur au Collège de France et démographe, s’est exprimé sur France Inter à propos du projet de loi sur l’immigration qui arrive au Sénat. Bien qu’il estime que le projet peut avoir des effets positifs, il a mis en garde les politiques contre la manipulation des chiffres sur l’immigration.Dans son livre « Immigration : le grand déni », François Héran affirme qu’il n’y a pas de « tsunami migratoire » et que la France n’est pas le pays le plus attractif pour les étrangers.

Invité au sein de la radio, France Inter, le démographe s’est exprimé, franchement sur le sujet. Francois Heran a expliqué qu’il y avait une méthode étrange pour réduire l’immigration, qui consistait à la faire paraître plus importante qu’elle ne l’est réellement. Il a ajouté que lorsque les gens parlent d’un « tsunami migratoire », la réaction immédiate est de se demander « que faire ? » et de proposer de dresser un barrage contre l’immigration. Cependant, selon lui, cette approche est erronée. Il a ensuite précisé qu’il était pour la régulation de l’immigration, mais qu’il était important de cesser de grossir les chiffres et de ne pas faire croire que la migration pouvait être réduite de manière drastique, étant donné que c’est un phénomène mondial.

Gérald Darmanin : en quoi consiste ce projet de loi ?

Le projet de loi sur l’immigration, qui sera soumis au Sénat français à partir du 28 mars, suscite des interrogations quant à la gestion de l’immigration familiale, en particulier en ce qui concerne le regroupement familial. Bien que ce projet de loi n’envisage pas pour l’instant de restreindre cette pratique, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est dit ouvert à des restrictions sur ce sujet, comme le suggèrent plusieurs sénateurs en France. En effet, en 2022, la France a délivré 33 735 permis de séjour pour motif de regroupement familial ou de réunification des réfugiés, ce qui soulève des préoccupations quant à la gestion de l’immigration familiale.

Lors d’une audition récente, le ministre a évoqué trois pistes possibles pour restreindre le regroupement familial. La première consiste à durcir les conditions d’accueil exigées aux étrangers souhaitant faire venir leur famille en France, notamment en ce qui concerne la taille du logement, la durée de la présence en France et les revenus. La deuxième piste concerne la réunification familiale des réfugiés, qui devrait être limitée aux membres de la stricte famille en définissant plus précisément les membres éligibles en France. Enfin, le ministre est favorable à l’imposition de tests linguistiques et d’un apprentissage des valeurs de la République pour les membres des familles demandant un visa de regroupement familial.