Après les graves révélations sur l’affaire de l’espionnage mené par le Maroc via le logiciel Pegasus de l’entreprise israélienne NSO, contre plusieurs personnalités à travers le monde, dont des Algériens, le journal français « Le Monde » a tenu à maintenir ses informations, toute en remettant en cause les démentis du Makhzen et de NSO.
Dans un article publié jeudi dernier, le quotidien français, qui a été parmi les médias ayant révélé l’affaire, a tenu à maintenir ses révélations suite aux démentis de « l’entreprise israélienne et du gouvernement marocain ».
Saisi en premier lieu par « Forbidden Stories », qui avait été également à l’origine des divulgations, l’ambassade du Maroc en France avait répondu à Forbidden Stories, le 17 juillet, « ne pas comprendre le contexte de [cette] saisine », et affirmait qu’Amnesty International « a été incapable de prouver une quelconque relation entre le Maroc et [NSO] », souligne Le Monde.
Ensuite, le Maroc a publié un communiqué relayé par son agence de presse, dans lequel il affirme n’avoir « jamais acquis de logiciels informatiques pour infiltrer des appareils de communication, de même que les autorités marocaines n’ont jamais eu recours à ce genre d’actes ».
« Les preuves matérielles sont toutes publiques »
Dans sa réponse, le journal français indique le « Projet Pegasus » a accumulé de multiples éléments, qui confirment « que le Maroc est client de NSO et opère des surveillances électroniques par le biais de Pegasus ».
D’ailleurs, dès 2018, le Citizen Lab de l’université de Toronto, en sa qualité de l’un des principaux centres de recherche au monde sur les logiciels espions, « avait identifié le Maroc comme un très probable client de NSO », indique-t-on encore.
En outre, Le Monde affirme dans son article de précisions que les preuves matérielles prouvant l’implication directe du Maroc, mises en ligne dès ce dimanche par le Security Lab d’Amnesty International, « sont toutes publiques ».
La réponse du journal au démenti de NSO
Selon la même source, « aucun élément remettant en cause la moindre partie du rapport, dont le sérieux a été unanimement salué dans le milieu de la sécurité informatique, n’a été signalé à ce jour ».
Par ailleurs, le journal a également battu en brèche tous les démentis de l’entreprise israélienne NSO, qui a affirmé que « les données analysées par le consortium, une liste de plus de 50 000 numéros de téléphone, n’ont rien à voir avec le système de Pegasus et ne représentent pas des cibles ».
Or, « l’analyse de multiples téléphones figurant dans cette liste montre qu’elle contient à la fois des numéros qui ont été infectés, des numéros qui ont été ciblés et des numéros qui n’ont pas été ciblés par Pegasus », précise encore le même journal.