Projets d’études et réalisation de l’AADL et de l’ENPI, Le président de l’Ordre doute de la qualité des bénéficiaires

Projets d’études et réalisation de l’AADL et de l’ENPI, Le président de l’Ordre doute de la qualité des bénéficiaires

Ces marchés auraient été conclus, selon lui, dans l’opacité totale en transgression de la réglementation en vigueur qui, entre autres dispositions, exige transparence dans toutes les démarches.

Le Conseil national de l’ordre des architectes (Cnoa) s’estime lésé dans l’attribution de projets relevant des programmes AADL. Son président, Djamel Chorfi, avoue que des marchés de gré à gré ont été octroyés à des bureaux d’études inexpérimentés qui ne figurent pas parmi les adhérents de l’ordre.

Ces marchés auraient été conclus, selon lui, dans l’opacité totale en transgression de la réglementation en vigueur qui, entre autres dispositions, exige transparence dans toutes les démarches. “Des responsables ont confié des projets évalués à des centaines de milliards de centimes à des jeunes à la fois profanes et novices en la matière”, déplore-t-il. Le conseil national a, à ce propos, demandé, via un courrier envoyé il y a deux mois au secrétaire général du ministère de l’Habitat et à la direction générale du logement, la liste des maîtres d’œuvre sélectionnés pour ces projets de gré à gré de l’AADL, depuis 2010. “À ce jour, nous n’avons obtenu aucune réponse”, regrette M. Chorfi.

Pourtant, le ministre de l’Habitat a instruit tous les organismes affiliés à son département pour qu’ils travaillent en étroite collaboration avec le Conseil de l’ordre des architectes, composé de spécialistes de la construction. Mieux, Abdelmadjid Tebboune l’a rappelé à plusieurs reprises lors de ses visites de travail dans différentes wilayas que le seul interlocuteur du ministère c’est bien le Conseil national de l’ordre des architectes. Les divers démembrements de l’administration centrale devraient ainsi associer les conseils locaux dans ces projets. “Nous n’avons pas de doute sur l’engagement et la bonne volonté de bien faire du ministre mais nous demeurons en revanche sceptiques quant à la bonne foi de ses collaborateurs. Il a toujours été destinataire de faux rapports. On l’a souvent induit en erreur”, dénonce le président du Cnoa. Mais, force est de constater, l’instruction du ministre n’est pas respectée, affirme le patron des architectes. Ces derniers bénéficient essentiellement de la commande publique pour maintenir leurs activités. Or, si l’on tient compte des déclarations de M. Chorfi, ces concepteurs de plans architecturaux des bâtiments ne sont jamais associés voire marginalisés par les maîtres d’ouvrage. Une telle situation a contraint de nombreux spécialistes découragés, à la fermeture de leurs cabinets. Certains, parmi eux, relève-t-il, vivent dans la précarité. Face à un tel constat,

M. Chorfi demande à la tutelle de leur libérer la commande privée afin qu’ils puissent avoir accès à celle-ci. “Cela constituera une source salvatrice pour ces architectes”, souligne-t-il. “Nous avons sollicité le ministère pour réglementer cette activité, c’est-à-dire la commande privée”, indique M. Chorfi. “Nous avons proposé un texte qui impose à tous les citoyens un constat d’étude et d’assistance technique du stade de projet jusqu’à sa réalisation. Notre objectif c’est d’éviter l’anarchie qui règne en maître dans le domaine de la construction en Algérie”, explique-t-il. Par ailleurs, le projet de la nouvelle rémunération des architectes, décidée récemment par le Premier ministre, semble renvoyé aux calendes grecques. Il s’agit en fait d’un décret imposable à tous les secteurs. À la surprise générale, le texte qui devait régir cette mesure ne sera pas promulgué. “Le Premier ministre a pris la décision de surseoir à ce décret et a invité le Cnoa à se montrer compréhensif étant donné la conjoncture difficile que traverse actuellement le pays”, précise M. Chorfi.