BOUIRA – La ministre déléguée chargée de l’artisanat, Aicha Tagabou, a appelé samedi à Bouira les responsables de son secteur et l’ensemble des artisans à exploiter les structures existantes afin de permettre la commercialisation des produits artisanaux et la promotion des différentes activités au niveau national et international.
« La commercialisation des produits artisanaux est le problème principal de la majorité des artisans. Ceux-ci doivent exploiter les différentes structures (maison et centres de l’artisanat traditionnel) réalisées à travers le pays en vue de créer un espace de commercialisation et de promotion des différentes activités artisanales (couture, habits traditionnels, bijoux, tapisserie, céramique traditionnelle, poterie…) », a indiqué la ministre déléguée chargée de l’artisanat auprès du ministère de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat, lors d’un point de presse tenu en marge de sa visite à Bouira.
Au cours d’une exposition de l’artisanat traditionnel, tenue au niveau de l’ancienne galerie de la ville de Bouira et inaugurée à l’occasion après une vaste opération de rénovation, Mme Tagabou a incité les artisans à œuvrer davantage pour l’amélioration de la qualité de leurs produits en vue de créer une certaine compétitivité dans le secteur.
« La commercialisation crée de la compétitivité chez les artisans », a estimé la ministre déléguée, tout en saisissant cette occasion pour écouter les différentes préoccupations des artisans, dont notamment celle relative à la commercialisation, ainsi qu’à la cherté et à la rareté de certaines matières premières auxquelles se trouvent confrontés les gens du métier ces dernières années.
« Plusieurs artisans se plaignent notamment du manque de moyens et d’équipements ainsi que de locaux pour la commercialisation », a affirmé dans une déclaration à l’APS le plus ancien artisan de poterie traditionnelle de Bouira, Arezki Khendrich.
Après avoir écouté les différentes doléances des artisans qui exposaient leur produit au niveau de l’ancienne galerie de la ville, la ministre déléguée a encouragé ces derniers à continuer à travailler davantage en vue de développer ce secteur via notamment l’amélioration de la qualité des produits et leur intégration dans des circuits touristiques locaux et ce selon les besoins des touristes.
« L’artisanat traditionnel est un secteur économique par excellence et il contribue à la préservation du patrimoine artisanal et culturel du pays ainsi qu’à la stabilité sociale et à la création d’emploi », a souligné Mme Tagabou.
D’après les statistiques fournies par la ministre déléguée, 340 000 artisans exercent dans le domaine de l’artisanat, un secteur qui a créé 867 000 postes d’emploi au niveau national.
Par ailleurs, la même responsable a fait savoir que son département préparait deux manifestations internationales, à savoir le village patrimonial de Cheikh Zayed à Abou Dhabi et le village mondial de Dubaï.
Ainsi et en prévision de ces deux importants événements prévus prochainement, la ministre déléguée a expliqué que la participation est ouverte à tous artisans pouvant représenter dignement l’artisanat algérien, tout en insistant sur la qualité du produit notamment. « Aucun artisan n’est exclu de ces deux événements, mais les produits devront répondre aux normes de la qualité », a-t-elle précisé à propos de la participation aux deux évènements.
« Pour la première (village patrimonial d’Abou Dhabi), un tirage au sort a été effectué de manière objective, tandis que les inscriptions sont toujours en cours pour la deuxième manifestation (village mondial de Dubaï) », a précisé Mme Tagabou.
A une question de la presse relative au fond national de promotion des activités de l’artisanat traditionnel, la même responsable a expliqué que l’Etat avait décidé de geler ce fonds de façon temporaire, mais « il (Etat) a mis à la disposition des artisans d’autres mécanismes à savoir l’Ansej, l’Angem, la Cnac pour tout partenaire désirant investir dans ce secteur », a-t-elle ajouté.