Promotion de l’emploi des jeunes Ansej : un discours à deux vitesses

Promotion de l’emploi des jeunes  Ansej : un discours à deux vitesses

Force est de constater que la crise économique a levé le voile sur un certain nombre de contradictions que le gouvernement actuel n’a plus le luxe de se permettre. Le dossier de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej) en est certainement la meilleure illustration. Ce n’est pas tant le dispositif en lui-même qui pose problème.

La jeunesse algérienne a tout à fait le droit de bénéficier de l’aide de l’État en devoir d’assurer les équilibres socioéconomiques. Le problème réside dans la manière de procéder et, de ce côté-là, les résultats sont de très loin en deçà de ce qu’ils auraient dû être, et ce, malgré l’ancienneté du dispositif qui aurait dû gagner en maturité. Il existe, certes, certains succès à donner en exemple, mais comparés aux pertes causées au Trésor public sans que personne s’en soit inquiété par le passé, la réussite du dispositif est toute relative.

On se retrouve alors avec un discours gouvernemental empreint de multiples contradictions, à tel point qu’il crée une confusion générale. Effacement de dettes ou pas ? La question reste dûment posée, encore aujourd’hui, dans la mesure où la problématique est prise en charge au gré des changements de responsables, des plans d’action et même de gouvernements. Ce qui apparaît clairement, en revanche, c’est que le dossier se présente en véritable casse-tête chinois pour les autorités concernées qui, de toute évidence, n’ont plus les moyens de leur politique et ne se décident pas, pour autant, à s’en défaire. Les impératifs électoraux, les enjeux politiques et autres considérations pèsent de tout leur poids, éloignant ainsi la décision de toute logique économique, notamment en ces temps de vaches maigres.

Mourad Zemali, ancien DG de l’Ansej, a, de tout temps, déclaré qu’il n’y aura pas d’effacement de dettes même s’il y a eu, au sein du gouvernement, d’autres déclarations qui parlaient justement de cette mesure pour les entreprises déficitaires à 100%. Abdelmadjid Tebboune, ex-Premier ministre, l’avait évoqué, assurant que “les dettes des bénéficiaires de l’Ansej qui n’ont pas pu rembourser leurs crédits pour des cas de force majeure seront annulées” tout en précisant que “cela se fera au cas par cas”. Il existe, en principe, un fonds de garantie censé supporter justement les échecs.

Dernière sortie en date, Mourad Zemali, devenu entre-temps ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, annonce l’arrêt des saisies entamées par les banques, ce qui atteste de la cacophonie qui prime dans la prise de décision.

Tout cela, en faisant l’impasse sur le nombre des jeunes entrepreneurs concernés. Il réitère même la volonté de l’État “d’appuyer les microentreprises” mais sans donner de détail, maintenant ainsi la confusion.