bouzid chalabi
Quinze ans après la promulgation de sa création (Ordonnance 04-03 de juin 2004), le Conseil national consultatif pour la promotion des exportations hors hydrocarbures (CNC) a enfin été installé, hier. Une initiative à laquelle le président de l’Association des exportateurs algériens Anexal, Ali Bey Nasri, qui a pris part à la cérémonie en compagnie de plusieurs ministres et autres représentants d’organismes membres de ce conseil, n’a pas manqué de saluer «malgré ce très long retard pour qu’enfin cette instance voit le jour».
Evoquant l’activité de son association, Ali Bey Nasri a annoncé que le nombre d’exportateurs est passé en moins d’une année de 722 à 1 300 opérateurs recensés auprès du Centre national du registre de commerce (CNRC). «Il y a eu effectivement un engouement pour devenir exportateur, mais cela ne peut pas durer», a averti Ali Bey, car «si la Banque d‘Algérie a allégé le dossier que chaque opérateur doit fournir, elle est revenue à la charge sur la question des rapatriements des dividendes». Selon une nouvelle directive de la Banque centrale, «aucun retard ne sera toléré en la matière, et, le cas échéant, des poursuites judiciaires sont prévues». «Devant une telle sommation, il faut s’attendre à ce que de nombreux exportateurs abandonnent leurs activités», estime le président de l’Anexal. Rappelons que cette problématique du rapatriement de dividendes à l’issue de chaque opération d’exportation a toujours été posée avec acuité par les opérateurs.
«Il semble qu’au niveau de la BA, on continue d’ignorer certaines contraintes que rencontrent les exportateurs dans l’exercice de leurs activités à l’externe, notamment le volet financement, sans parler du retard de payement de factures». Ali Bey, pour clore ce chapitre, a émis le voeu que la BA soit plus souple sur la question du rapatriement de dividendes «si l’on veut réellement booster nos exportations hors hydrocarbures». Il dira que le CNC pourrait intervenir dans ce sens. Prenant la parole après les interventions, tour à tour, des ministres de l’Intérieur et des Collectivités locales, des Transports et des Travaux publics, du représentant du ministre des Finances, de la directrice de la Caci et du représentant des Douanes, le ministre du Commerce a souligné que «l’installation du CNC va nous permettre de mettre en œuvre cette stratégie avec des objectifs chiffrés».
Il indiquera que «le Conseil s’est mis d’accord pour tenir une réunion d’évaluation le 12 mai prochain sur tout ce qui a été entrepris depuis l’installation du CNC, qui est soumis à l’obligation de résultat». Toujours dans ce même contexte, il a annoncé qu’une cellule d’écoute sera installée à Alger «par le biais de laquelle les opérateurs pourront faire part des entraves auxquelles ils font face, afin de transmettre leurs doléances au secrétariat du CNC». Le ministre est revenu sur l’intérêt de l’installation du Conseil national consultatif. «C’est avant tout un dispositif d’accompagnement de la nouvelle dynamique à l’export à laquelle est donnée une grande importance. Pour preuve, le Conseil est présidé par le Premier ministre en personne», a fait savoir Djellab. Il a tenu à préciser que «le Conseil va se focaliser sur trois segments précis dans la chaîne de l’export, à savoir le financement, le transport et, enfin, la diplomatie économique».
Comme il fallait s’y attendre, le ministre a été interpelé, dans un point de presse improvisé, sur la question des prix de référence de 7 légumes, comme il l’a annoncé auparavant en cette veille du mois de Ramadhan. «Les prix de référence entreront en vigueur au niveau des marchés de gros et du détail à partir du premier jour de Ramadhan», a-t-il indiqué. Révélant également au passage qu’il s’était rendu, vendredi dernier, au marché de gros. «J’ai pu constater de visu que le prix de la tomate avait subitement grimpé», s’est-il étonné. A propos de la banane, le ministre a annoncé qu’elle sera affichée sur les étals des détaillants à 250 DA.
Soit une baisse de 20 DA par rapport au prix appliqué ces dernières semaines au niveau de la capitale. Il a enfin informé que ses services de contrôle seront mobilisés afin de sanctionner toute tentative de spéculation notamment sur les légumes soumis à des prix de référence.