«Les victimes demandent leur indemnisation à travers le lancement d’une procédure de liquidation judiciaire…»
Des dizaines de clients de l’accusé principal dans l’affaire des 701 kg de cocaïne saisis au port d’Oran fin mai dernier, réclament la récupération de l’argent qu’ils ont engagé pour financer leurs appartements haut standing que devait construire le promoteur immobilier, Kamel Chikhi alias El Boucher. Selon le journal arabophone Ennahar, citant des sources au fait de cette affaire, des dizaines d’acquéreurs de ces logements, se sont regroupés en collectif, après la décision de geler tous ces projets immobiliers prise par la wilaya d’Alger suite à son implication dans l’affaire des 701 kg de cocaïne. L’accusé principal dispose de plusieurs projets immobiliers à Alger. Dans la perspective de défendre leurs droits les victimes de ce promoteur ont sollicité les services de plusieurs avocats.
Les plaignants demandent leur indemnisation à travers le lancement d’une procédure de liquidation judiciaire des entreprises de promotion immobilière de Kamel Chikhi. En attendant la fin des investigations préliminaires, les victimes, dont les logements n’ont pas été livrés, revendiquent d’être remboursées et indemnisées par le Trésor public. D’après la même source, chaque victime a versé entre 2 et 3 milliards de centimes, soit 40 à 50% du montant total, pour acquérir un appartement haut standing dans des quartiers chics de la capitale. Le prix de chaque logement est estimé entre 500 et 600 millions de dinars. Il faut rappeler que plusieurs chantiers immobiliers de Kamel Chikhi avaient suscité des oppositions et contestations des citoyens. Plusieurs comités de quartiers et associations de la société civile avaient organisé des manifestations publiques pour dénoncer les violations des règles et normes de l’urbanisme et les préjudices résultant de l’atteinte portée à l’environnement. Ainsi, à titre d’exemple, en 2017, les habitants de la rue Kouachi Ahmed à Dély Brahim, dans la banlieue ouest d’Alger ont interpellé en vain les autorités publiques compétentes et se sont soulevés contre des terrassements anarchiques du promoteur Chikhi qui ont provoqué un très dangereux glissement de terrain.
En été 2014, les habitants de la cité Les Sources, à Bir Mourad Raïs, sont montés au créneau pour dénoncer le détournement d’un espace vert mitoyen à leur quartier en vue de construire à la place une tour de 14 étages. Pour rappel, Kamel Chikhi est impliqué dans quatre affaires imbriquées les unes dans les autres, dont le trafic d’influence et le blanchiment d’argent en relation avec son activité de promoteur immobilier. Le juge d’instruction de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé d’Alger a ordonné, avant-hier, la mise sous mandat de dépôt de 11 cadres des services de l’urbanisme et de la Conservation foncière de plusieurs communes d’Alger. Les mis en cause sont des chefs de service de l’urbanisme de Aïn Bénian, Draria, Hydra, Chéraga et Kouba. Il s’agit aussi des conservateurs fonciers de Hussein Dey et de Bouzaréah, ainsi qu’une fonctionnaire de la Conservation foncière de Bouzaréah, deux contrôleurs de la Conservation foncière de Hussein Dey et un architecte de la direction de l’urbanisme de la wilaya d’Alger.
Par