Après des mois d’attente, le Sénat vient de voter le projet de loi relatif à la protection de la femme contre toute forme de violence, et c’est parce qu’il y a eu une mobilisation que ce vote a eu lieu. Aujourd’hui, nous devons maintenir la pression pour que la loi ne reste pas dans le fond d’un tiroir et soit promulguée avant la fin de l’année.
” C’est en ces termes qu’ont réagi, ce jeudi, des membres du Collectif pour la promulgation de la loi relative aux violences faites aux femmes, à l’origine du rassemblement qui s’est tenu au square Port-Saïd du Front de mer d’Oran.
Quelques heures après l’annonce du vote du projet de loi par le Sénat, amendant et complétant le Code pénal, il n’y avait point de triomphalisme parmi les participants au rassemblement. Jeunes et moins jeunes, qu’ils soient étudiantes, étudiants ou militants associatifs, tous mesuraient encore le travail à faire pour arriver à un statut protégeant les femmes dans notre pays en leur accordant aussi des droits “pour une citoyenneté pleine et entière”. Arborant des fanions et des écharpes violets, couleur symbole contre les violences aux femmes, des interventions ont rappelé, à cette effet, la création du collectif composé par des associations d’Oran comme l’Afepec, le Collectif pour l’autonomisation des femmes, Femmes algériennes médecins, le Civic, la Laddh, Bel Horizon, le Petit Lecteur, qui avait, dans une lettre, interpellé le chef de l’État, estimant que “la lutte contre les violences faites aux femmes relève de la responsabilité de l’État qui a l’obligation de les protéger, mais aussi la société toute entière”.
Désormais, les membres du collectif ne comptent pas en rester là : “Nous savons qu’il y a des courants de pensées qui vont encore tout faire pour empêcher la promulgation de la loi, il faut continuer à agir pour que le texte ne reste pas lettre morte.” D’autres femmes soulignent qu’il existe dans le texte des articles qui vont maintenir les femmes sous l’épée de Damoclès, notamment dans le cadre des violences conjugales. Au bout d’une heure, le sit-in, ponctué de chants dédiés à toutes les femmes, se dispersera dans le calme.
D.