Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a livré, hier vendredi, une nouvelle approche concernant les relations entre l’Algérie et la France, écartant tout éventuel rapprochement, d’au moins à court terme.
Les réactions suite aux propos proférés par le président français à l’égard de l’Algérie, notamment son existence dans l’histoire, continuent d’alimenter l’actualité. En effet, le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune est longuement revenu sur ce point dans un entretien accordé au journal allemand Spiegel paru vendredi 5 novembre.
D’emblée, Tebboune réitère que les propos de Macron sur l’existence de la Nation algérienne avant le passage des Français sont « très graves ». « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », a-t-il déclaré.
Pourtant, estime encore le président algérien, « Macron est loin de la haine coloniale », faisant sans doute référence aux déclarations du président français en 2017 qualifiant le colonialisme de crime contre l’humanité.
D’ailleurs, Tebboune explique que Macron « l’a dit pour des raisons électoralistes ». Il lui reproche également de reprendre « un discours qu’Éric Zemmour tient depuis longtemps », à savoir que « c’est la France qui a fait de l’Algérie une nation ».
Ainsi, Tebboune regrette que Macron « s’est placé du côté de ceux qui justifient la colonisation ». Il réitère encore une fois que « la seule chose que nous voulons, c’est que la France reconnaisse les crimes qu’elle a perpétrés ».
Quel avenir pour les relations entre l’Algérie et la France ?
Pour ce qui est de l’avenir des relations entre l’Algérie et la France, Tebboune estime que les propos Macron devront laisser des traces durables dans les relations entre les deux pays et hypothéquer une reprise des contacts à court terme.
À ce propos, il affirme : « Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens ». Pour lui, « c’est un problème national, ce n’est pas un problème du président de la République ».
Plus loin encore, le chef de l’État ajoute, toujours dans le même sillage, « qu’aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes ». « Macron a blessé la dignité des Algériens », ajoute encore Tebboune.
À une question de savoir s’il existait une possibilité que la crise bilatérale prenne « fin bientôt », Tebboune répond : « Non ». Il évoque ensuite l’histoire de la nation algérienne en indiquant que « nous n’étions pas un peuple de sous-hommes, nous n’étions pas des tribus nomades avant que les Français viennent ».