Des pneus brûlés et des objets hétéroclites ont été employés par les contestataires qui voulaient exprimer à leur manière leur mécontentement.
Une partie de la ville de Tizi Ouzou était bloquée, hier, à toute circulation automobile et même à tout déplacement à pied à cause de plusieurs actions de protestation menées par des citoyens de plus d’un quartier. Des pneus brûlés et des objets hétéroclites ont été employés par les contestataires qui voulaient exprimer à leur manière leur mécontentement quant à l’absence de réaction officielle et efficace de la part des responsables locaux par rapport à la prise en charge de leurs doléances. Les routes touchées par cet état des lieux sont, entre autres, celles reliant la cité «Mokadem» à l’école «Babouche» en traversant l’entrée principale du siège de la wilaya. Il y a eu aussi la route où se trouvait l’ancienne station de fourgons de Ouaguenoun et Tigzirt mais également la rue longeant la clinique Sbihi.
Parmi les participants à ces actions de rue, qu’on n’a pas vu depuis longtemps à Tizi Ouzou, on trouve les habitants de la cité Mokkadem. Ces derniers ne décolèrent pas. Après avoir observé, avant-hier dimanche, uniquement un sit-in devant le siège de la wilaya, hier, l’action de protestation est passée à un autre stade puisque des pneus installés à même la chaussée ont été brûlés, a-t-on constaté. La circulation automobile a été de ce fait fortement perturbée. Les automobilistes ont dû endurer le calvaire pour s’en sortir de ce véritable bourbier car il leur était très difficile de rebrousser chemin une fois s’être lancés de plain-pied dans les routes, objets d’obstruction. Il a fallu avoir recours aux routes à sens unique pour parvenir à désengorger les longs embouteillages qui se sont formés tout au long de la journée d’hier.
De même que les autres parties de la ville ont été la proie de blocages interminables, a-t-on également remarqué. C’est le cas surtout du Boulevard prinicpal «Abane Ramdane» et au niveau du rond-point sis en face du musée de la ville, resté «fermé» pendant de longues heures. Rappelons que l’action de protestation en question a été enclenchée par les habitants de la cité Mokaddem, qui est en réalité un véritable bidonville. Ses habitants survivent dans un cadre de vie extrêmement déplorable où l’hygiène fait défaut. De même que l’état des «constructions» menace ruine à tout moment. Ce sont sans doute les pluies tombées ces derniers jours qui ont suscité cette réaction prompte de la part des habitants de ladite cité car l’hiver sera sans doute intenable pour ces derniers.
Notons que les autorités ont promis de reloger les concernés au niveau des nouveaux batîments érigés à la future Nouvelle Ville de Tizi Ouzou, à savoir Oued Falli. Toutefois, les décisions d’attribution tardent à venir, apprend-on. En 2011, les représentants des protestataires avaient été reçus par le wali de Tizi Ouzou. Ce dernier s’était engagé à les reloger mais trois ans plus tard, ils occupent toujours les mêmes baraquements. Le nombre de familles touchées par ce problème est de 181. Par ailleurs, et toujours dans le sillage des actions de protestation menées par les citoyens, les habitants de l’un des plus grands villages de la commune de Tizi Ouzou, à savoir, Redjaouna, ont procédé à la fermeture de la route reliant ledit village au siège du chef-lieu de wilaya.
Par cette action, les concernés entendent dénoncer l’état d’impraticabilité des routes traversant leur localité, mais aussi exiger la réalisation de caniveaux et enfin attirer l’attention des responsables concernés sur la menace d’éboulements qui pèse sur bon nombre d’habitations de Redjaouna à la veille de l’hiver. La pénurie d’eau potable constitue aussi l’une des revendications des citoyens. Cette vague de protestation intervient au moment où, à Azazga, le siège de l’APC est bloqué depuis le 21 septembre passé mais aussi plusieurs autres mairies sont la cible d’actions similaires. C’était le cas du siège de l’APC D’Imsouhal, la fin de la semaine dernière. Et de tant d’autres.