Les Touaregs de l’Ahagar ont organisé samedi, et pour le deuxième jour consécutif, des protestations suivies d’une grève pour dénoncer le nouveau découpage territorial. La région a été plongée dans une paralysie totale.
En effet, la liste résultante du découpage administratif, qui a été rendue publique dans le journal officiel 22 du 25 mars 2021 a enflammé la région et créé un grand mouvement de protestation des habitants des daïras relevant de la wilaya de Tamnrasset.
Les habitants de cette zone agricole rejettent catégoriquement le processus de découpage de la région et appellent le gouvernement à reconsidérer la nouvelle division.
Dans une correspondance adressée au Premier ministre Abdelaziz Djerrad, les protestataires ont déploré, « L’Ahaggar s’est fait amputer de toutes les zones regorgeant de richesses naturelles, à savoir l’or, le gaz et l’eau. C’est l’avenir de nos jeunes qui est en jeu. Le gouvernement n’a pas mesuré l’impact de cette décision qui a eu l’effet d’un tsunami à Tamanrasset. Nous n’allons pas nous taire ».
Déterminés, les protestataires demandent au Premier ministre de se rendre personnellement dans la région et d’écouter la population, ces derniers ont également menacé d’investir la capitale si leurs revendications ne seront pas prises en considération.
Le gouvernement réagit
Le gouvernement n’a pas tardé à réagir aux événements. En effet, le ministère de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire a affirmé, dans un communiqué que « la création des dix nouvelles wilayas n’a entrainé aucun changement dans les frontières territoriales ».
Le ministère a également rappelé que « la Loi relative à l’organisation territoriale du pays demeure en vigueur ».
« Suite à ce qui été relayé récemment au sujet de prétendus changements introduits dans les frontières territoriales de certaines wilayas du Sud, le ministère de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire rappelle que la Loi N 19-12 du 11 décembre 2019 modifiant et complétant la Loi N 84-09 du 04 février 1984 relative à l’organisation territoriales du pays, demeure toujours en vigueur et ce en application des dispositions de l’article 139 de la Constitution », lit-on dans le communiqué du ministère de l’Intérieur.