À la veille du lancement de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 12 décembre prochain, aucun signe indiquant que le destin du pays qui se jouera dans moins d’un mois n’était perceptible jusqu’à hier à Constantine. Prompts à grossir davantage, chaque vendredi, les rangs des marcheurs, qui rejettent catégoriquement cette échéance, affichent, pour l’instant, une indifférence totale à l’égard de ce rendez-vous.
Un détachement qui affecte également la mise en place des panneaux d’affichage, bizarrement plus discrets que d’habitude, déjà installés par les services des différentes communes de la wilaya de Constantine. Panneaux qui, il faut le dire, sont épargnés jusqu’à présent, si l’on excepte quelques-uns, à l’image de celui placé au boulevard Belouizdad (ex-Saint-Jean) sur lequel un gros sac-poubelle est accroché depuis deux jours.
Une manière, peut-être, d’exprimer le rejet de l’élection présidentielle programmée pour le 12 décembre prochain, défendue par le pouvoir, au moment où le pays traverse une situation politique aussi inédite qu’incertaine. À la nouvelle ville Ali-Mendjeli, nouvelle wilaya déléguée, les citoyens ont écrit sur des panneaux destinés aux affiches des cinq candidats : “Makench el vote” (Il n’y aura pas de vote).
L’indifférence était patente également, hier, lors du tirage au sort des salles et des lieux de rassemblement où doivent se tenir les meetings des candidats à Constantine. Une séance tenue dans une salle entièrement vide au siège de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie) sis au centre culturel Ibn-Badis au centre-ville de Constantine. Comme quoi, les adeptes de l’un ou l’autre des cinq candidats se font encore discrets et n’accourent toujours pas pour les besoins d’une campagne électorale, qui s’annonce d’emblée amorphe.
Ines Boukhalfa