Le rapport constate que le PIB de l’Algérie a progressé de 3,9% en 2015, contre 3,8% en 2014, malgré la chute des prix du pétrole et la baisse de la production pétrolière.
La chute des prix et de la production du pétrole a plombé de quelque 9 points de pourcentage du produit intérieur brut (PIB) 2015 les recettes d’exportations de l’Algérie, relève la Banque africaine de développement (BAD) dans son rapport annuel 2016 en Afrique du Nord, publié le 8 décembre dernier.
Le rapport, qui tombe quelques jours après la tenue du Forum africain d’investissements et d’affaires à Alger, dresse pour chacun des pays de la région (Algérie, Égypte, Libye, Maroc, Mauritanie Tunisie,) un état des lieux macroéconomique, ainsi que les perspectives dans les secteurs où la BAD intervient.
“Les ponctions dans les confortables réserves de change du pays (qui couvraient toujours environ 30 mois d’importations fin 2015) ont aidé à soutenir les importations et la consommation”, souligne, cependant, la BAD. Le rapport constate que le PIB de l’Algérie a progressé de 3,9% en 2015, contre 3,8% l’année précédente, malgré la chute des prix du pétrole sur les marchés mondiaux et la baisse continue de la production pétrolière.
“Sachant que le secteur produit 30% du PIB nominal, 60% des recettes de l’État et la presque totalité des exportations, l’économie algérienne a été fortement impactée par la chute des prix sur les marchés internationaux”, indique le document, prévoyant un fléchissement de la croissance du PIB à 3,4% en 2016 et à 3% en 2017.
La BAD estime que les efforts déployés par l’Algérie pour limiter la hausse du déficit budgétaire, qui devrait demeurer aux alentours de 15% du PIB en 2016, ont été moins concluants.
Le rapport soutient que la dépréciation du dinar de 23,8% par rapport à l’euro, orchestrée entre janvier et novembre 2015, a permis de limiter la chute de la monnaie nationale dans les recettes pétrolières et gazières imputables à la baisse des prix sur les marchés mondiaux, mais a contribué à une hausse de 25% du prix des produits issus des importations.
L’indice des prix à la consommation a augmenté de 4,8% en 2015, contre 2,9% l’année précédente. Par ailleurs, ajoute la BAD, le déficit de la balance des opérations courantes de l’Algérie s’est creusé de 4,4% du PIB en 2014 à 15,6% en 2015 et pourrait atteindre 17,1% cette année avant de baisser à 15,2 en 2017.
Cependant, l’Algérie recèle encore des marges de manœuvre. En effet, notre pays affiche un niveau de dette publique relativement faible, qui pourrait “s’aggraver si le cours du pétrole ne remonte pas et si la diversification de l’économie demeure limitée”.
La dette publique de l’Algérie représentait 10,7% seulement de son PIB, en dépit d’une légère hausse en 2015. “Bien que le remboursement de la dette publique ait réduit le niveau de celle-ci à moins d’un dixième de celui de 2004, la chute des cours du pétrole a contraint le gouvernement à revoir ses politiques de gestion de la dette”, estime la BAD. Le document évoque “certains signes qui interpellent quant aux capacités de l’économie algérienne à financer les investissements publics par emprunt”.
Évoquant le climat des affaires, le rapport relève que “le secteur privé algérien reste sous-développé, à l’exception de groupes d’entreprises familiales possédant de solides attaches avec le secteur public”. Le document ajoute que “la taille du secteur informel, qui absorbe près de la moitié des transactions en Algérie, est aussi considérée comme une entrave majeure aux activités industrielles et commerciales”. Le rapport constate que “le système financier algérien est insuffisamment développé et peu diversifié”.