Lors d’une vente-dédicace qui s’est tenue samedi dernier pour son dernier ouvrage « Mimouni : L’écrivain, témoin et conscience » à la librairie « Tout pour l’Algérie » à Zeralda (Alger), Djoher Ahmis-Ouksel est revenue sur plusieurs sujets touchant la littérature algérienne.
L’un d’eux est la collection « Empreintes » qu’elle dirige en collaboration avec les éditions Casbah. Forte d’une expérience de plusieurs années dans l’enseignement et l’éducation, elle se consacre aujourd’hui à mettre à la portée des jeunes générations les œuvres les plus marquantes .
Ces publications retracent le parcours des plus grands noms de la littérature algérienne, à l’instar de Mouloud Feraoun, Mohammed Dib, Mouloud Mammeri… Les femmes ne sont pas en reste, puisque l’auteure a dédié un ouvrage à Taous Amrouche, dans la littérature algérienne.
» Je vois l’écrivain dans un rôle de témoins et de conscience c’est celui qui, à travers le miroir de son art, dit ce qu’il est et dénonce les injustices , les abus de pouvoir, les situations acceptables, la corruption, tous les mots de la société » .C’est la citation que le lecteur peut lire à la quatrième de couverture du dernier ouvrage de Djoher Amhis Ouksel, intitulé « Mimouni: L’écrivain témoin et conscience » . Ce travail se veut une lecture de l’œuvre romanesque de l’auteur de Tombeza. Il se propose de relaté le parcours de ce grand homme de lettres algérien, et d’analyser plusieurs de ses œuvres (08), dont : Le printemps n’en sera que plus beau, Le fleuve détourné, Une paix à vivre, ainsi que son œuvre posthume, Chroniques de Tanger. Etudié chapitre par chapitre, dans une langue limpide et accessible.
Interrogée sur le talent de visionnaire de Mimouni, Mme Ahmis dira qu’il a anticipé les évènements de la décennie noire à l’instar de ses pairs durant cette période marqué par la régression et l’obscurantisme. C’est le propre des écrivains, renchérit-elle, et ceux comme Mimouni étaient dotés d’une grande sensibilité et avaient l’Algérie au cœur. Ils étaient aussi d’un courage remarquable , en dénonçant, sans conditions, les affres de la période poste-coloniale et ceux de la décennie noire. Le « Fleuve détourné » est un parfait exemple de dénonciation des dérives de la révolution. Aussi, Il faut avoir une plume pour transcrire cette réalité, selon la normalienne, et c’est un exercice dans lequel Mimouni a excellé.
La collection « Empreintes » est née sous l’initiative de Mme Ahmis en collaboration avec les éditions Casbah. Son but est de faire connaitre le patrimoine intellectuel algérien aux jeunes , notamment les collégiens et les lycéens, comme Mouloud Feraoun, Mohamed Dib, Malek Ouary , ou encore Tahar Djaout. L »auteure souhaite en outre que ces publications soient disponibles dans les bibliothèques scolaires, afin que les jeunes y accèdent plus aisément.
Par ailleurs, le prochain ouvrage de cette collection sera consacré à la feue Assia Djebar, qui n’a reçu , selon l’auteure, la consécration qu’elle méritait en Algérie. Suivi d’un travail, dans la même collection, sur Frantz Fanon.