Une vidéo publiée sur la page Facebook du Mouvement El Bina en mars 2019, montrant le leader du parti critiquant des démarches de Ramtan Lamara, a refait surface suite à la nomination de ce dernier à la tête du département des Affaires étrangères.
Dans la vidéo, qui est toujours visible sur la page officielle du parti islamiste, Bengrina s’est montré vivement critique envers la démarche de Ramtane Lamamra, alors ministre des Affaires étrangères au gouvernement de Bouteflika. Il s’agit de visites effectuées dans plusieurs pays afin de « rassurer les partenaires extérieurs de l’Algérie », disait-on à l’époque.
Pour éclairer le contexte, il convient de rappeler que ces visites se sont intervenues un mois après le déclenchement de la contestation populaire Hirak, soulevée contre le régime de Bouteflika. « Il s’agit de clarifier les évènements », avait fait savoir le ministère des Affaires étrangères à l’époque.
Étant donné que les visites en question avaient été effectuées en Italie, en Russie, en Allemagne, en Chine … Bengrina trouvait alors que ce n’est pas normal que le premier responsable de la diplomatie algérienne ne se soit pas rendu en France. À ce propos, il avait tiré une conclusion assez étonnante à l’époque.
Ces jours-ci, tous les Algériens se demandaient pour quoi Ramtane Lamamra s’est rendu en Italie, en Russie, en Chine, en Allemagne et pas en France », avait-il déclaré.
« Le Prolongement du 5e mandat est un projet de la France », disait Bengrina
Et, continue Bengrina, « étant donné que la France est le premier partenaire économique de l’Algérie, et que pas moins de 6 millions d’Algériens y vivent sans omettre les relations historiques étroites entre les deux pays … il est inconcevable qu’il (Lamamra) ne se rendît pas en France, sauf si cette dernière est à l’origine de cette démarche », avait-il alors analysé.
Selon le même intervenant, « tout ce qu’ils disaient à propos du prolongement du 5e mandat, soit à travers les urnes, à travers le report ou encore à travers l’unification des deux chambres du parlement et accorder au président un ou deux ans supplémentaires au pouvoir… n’est autre que le projet de la France ».
« Et c’est pour cela, le MAE Ramtane Lamara s’est rendu dans tous les pays partenaires de l’Algérie afin de leur faire part de ce projet de la France, qui n’est pas du tout un projet de l’Algérie », avait-il ajouté, déduisant qu’il était donc « chargé d’une mission par le gouvernement français », et il est tout à fait du droit du Hirak de dire que « Ramtane Lamamra ne me représente pas ».