Quand El-Islah cherche à fédérer les partis islamistes

Quand El-Islah cherche à fédérer les partis islamistes

Les  partis islamistes ne  lâchent pas prise. Laminés par l’urne lors des législatives du 10 mai dernier, les leaders islamistes qui avaient  tant rêvé d’une «vague verte»  en Algérie conforme aux effets que les événements du printemps arabe ont suscités dans les pays de la région, tentent de mieux rebondir à l’occasion des élections locales prévues en automne prochain.

En ce sens, le président du parti El-Islah, Hamlaoui  Akkouchi, se dit d’ores et déjà porteur d’une idée novatrice pour consacrer la victoire du courant islamiste lors des prochaines échéances électorales.

«En plus de notre  partenariat scellé avec le MSP et le mouvement Nahdha dans le cadre de l’Alliance de l’Algérie  verte, nous souhaitons aller vers une nouvelle alliance au sein de laquelle seront représentés le Front du changement  et le parti El-Adala».

Ces deux derniers  partis qu’évoque le président d’El-Islah  sont issus de la même obédience islamiste  et sont présidés, le premier par Abdelmadjid Menasra, ex-dissident du MSP et Abdellah Djaballah pour le second. Hamlaoui Akkouchi a affirmé clairement que l’idée de cette alliance de cinq partis islamistes est de parvenir  –  à la confection des listes communes à présenter lors des locales attendues avant la fin de l’année. «Nous soutenons cette idée  au sein d’El-Islah, d’autant que nous croyons qu’il  n’existe pas vraiment de différends  profonds entre ces cinq partis qui partagent la même idéologie», a déclaré Akkouchi, contacté hier.

Il   mettra l’accent sur le fait qu’un des objectifs de cette alliance où seront réunis le MSP, FC, El-Adala, le mouvement Nahdha ainsi qu’El Islah consiste à  «mieux protéger nos voix qui seront recueillies lors des élections locales». Toutefois, cette idée d’alliance ne semble pas dépasser le seuil de la demeure d’El Islah.

Et pour cause, Abderrahmane Saidi, le président du Conseil consultatif du MSP, nous a déclaré hier n’être pas au courant d’un tel projet. «Nous ne sommes pas au courant de cette alliance. Le MSP n’a pas été saisi officiellement», précisera ce haut cadre du MSP, pourtant  partenaire d’El Islah au sein de l’Alliance de l’Algérie  verte(AVV). Les trois  chefs de partis  composant ce conglomérat politique ont prévu de se réunir dans les jours à venir, informe par ailleurs notre interlocuteur du MSP.

«Probablement, c’est à cette occasion que le chef d’El Islah nous fera part de ce projet d’alliance», préconise en outre Abderrahmane Saïdi, ajoutant que le MSP souhaite aller vers des alliances  encore plus larges, englobant  davantage  de partis politiques. «Nous sommes favorables à des alliances à sceller pas uniquement avec les partis islamistes, mais  aussi  avec d’autres  formations de l’échiquier national dans l’objectif  de promouvoir l’ancrage de la démocratie, renforcer l’unité nationale et privilégier l’intérêt du pays».

Le  président du  parti  FJD El Adala, Abdellah Djaballah que nous avons sollicité  pour connaître son appréciation de cette idée lancée par El Islah s’est abstenu de tout commentaire.

Karim Aoudia