Quand Ghoul parle de Toufik, Gaid et Said (vidéo)

Quand Ghoul parle de Toufik, Gaid et Said (vidéo)

Le président du parti Tajamouê Amal el Djazair (TAJ), M. Amar Ghoul, a volé au secours des différents responsables civils et militaires en niant l’existence de luttes au sommet de l’État.

Profitant d’une conférence de presse qu’il a animée aujourd’hui sous la casquette de son parti TAJ, Amar Ghoul a balayé d’un revers de la main toute friction au sein des différentes sphères du pouvoir.

«On entend parfois des gens dire qu’il y a des problèmes au plus haut sommet de l’État où certains disent qu’un tel est contre le président de la République ou qu’un autre soutient le Président. Je peux vous dire qu’il n’y a aucun problème, ni opposition, ni luttes au sommet de l’État » lance Ghoul comme s’il voulait lui-même crever un abcès qui pue depuis plus d’une année.

Le chef du parti et néanmoins ministre du tourisme, n’a pas hésité à mettre les pieds dans le plat en appelant les choses par leurs noms : « Il n’y a aucun problème entre le président de la République, aâmi (oncle, NDR) Salah (Gaïd Salah, chef d’état major de l’armée) et le général Toufik, a-t-il précisé.

«Aâmi» Gaid…

Autrement dit, la polémique, née de la lettre de félicitation envoyée par le général de corps de l’armée Ahmed Gaid Salah au SG du FLN, Amar Saâdani, n’aurait jamais dûe avoir un tel retentissement. «On n’a pas été étonné par cette lettre de «aâmi » Salah, c’est une missive de félicitation, protocolaire, ordinaire et à laquelle on n’a pas donné autant de dimension ou l’interprétation de certains » affirme Amar Ghoul, donnant l’impression d’être proche de Gaid Salah.

Dans sa volonté d’effacer toute trace de brouille en haut lieu, Amar Ghoul a tressé des lauriers au chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général Toufik.

Toufik ? Une «personne honnête »

« Quand on évoque Toufik, on parle du DRS. Le DRS a beaucoup travaillé pour que le pays reste debout», estime le ministre du Tourisme reprenant ainsi la même déclaration faite par son allié Ahmed Ouyahia du RND.

Mieux encore, Ghoul a dressé un portrait délicieux du général Toufik qui, dit-il, est «une personne honnête et nationaliste et j’ai de bons rapports personnels avec lui», et d’ajouter qu’il est “un excellent joueur de football”. “Je suis un joueur de l’équipe du général Toufik et je joue au football avec lui trois fois par semaine”, a t-il tenu à souligner. « Ma relation avec le général Toufik remonte à longtemps. Je l’avais connu bien avant que je ne devienne ministre”, tente de se justifier l’ancien ministre des travaux publics qui traine derrière lui, pour toujours, les casseroles sonnantes du scandale de l’autoroute.

Quid de la succession à Bouteflika et aux ambitions de son frère Said ? «Said Bouteflika est conseiller à la présidence et ne fait que son travail au sein de cette institution. Jamais il n’a dit que je veux succéder à mon frère et jamais il nous a appelé pour nous dire : faites en sorte pour que je succède à mon frère».

Reste la question : Qu’est ce qui fait courir Amar Ghoul qui se laisse aller à des commentaires qui ne le concerne pas directement ? A-t- il été instruit à faire ses mises au point pour détendre l’atmosphère dans ce contexte délétère marqué par des déclarations polémiques ? Possible.