« Quand la Chine s’éveillera, le monde entier tremblera ! ». Cette phrase prophétique attribuée à Napoléon Bonaparte, se réalise aujourd’hui.
Atelier du monde, l’Empire du Milieu rêve de puissance. Devenir la première force économique et technologique dès 2030, tel est l’objectif assigné par l’homme fort de Pékin, Xi Jinping.
Dans la plus pure tradition de la « Pax Sinica », l’Empire du Milieu qui tire son essence de l’Histoire du plus vieil Etat du monde, compte sur les nouvelles routes de la soie, sur l’innovation et la suprématie technologique pour asseoir son hégémonie. Au modèle occidental et sa « Pax Romana », Pékin oppose la solution chinoise. Cela séduit, mais agace aussi.
De l’autre côté du globe, les velléités chinoises énervent l’Oncle Sam. Non inquiété depuis près de trois décennies, le Gendarme du monde voit sa prépotence remise en cause. Il se sent menacé. Il affûte ses armes et se prépare à la confrontation.
La croisade commerciale lancée par Donald Trump à l’encontre de la Chine, n’est en ce sens, ni le fruit du hasard, et encore moins une lubie du tonitruant occupant du bureau ovale.
L’axe du mal a changé de centre de gravité pour se déplacer par-delà de la Grande-Muraille.
Les deux puissances dessinent les contours d’un nouveau rideau de fer qui, comme par le passé, sépare deux visions du monde.
C’est encore l’un de ces moments, dans la continuité de la Grande Histoire, qui doit nous pousser, nous Algériens, à nous interroger sur notre place dans le monde. L’histoire du 20e siècle a été marquée par le clivage Est-Ouest, chaque Etat choisissant d’être dans l’un ou l’autre des deux blocs. Une époque où notre pays jouait un rôle de premier plan dans le cadre du mouvement des non-alignés.
Devra-t-on subir, aujourd’hui, les nouveaux clivages, où devrait-on plutôt cultiver nos propres ambitions.
Nous vivons dans un grands pays de par la surface, et avons la chance de pouvoir disposer de ressources naturelles importantes. Les premiers arguments de la puissance sont là. Devrait-on alors rester sur les bancs de l’Histoire ?
Le parcours de certains Etats visionnaires doit nous inspirer. Pouvoir économique, maîtrise de la connaissance et de la technologie, mais surtout mobilisation citoyenne dans un projet, un objectif et une vision commune, c’est là que se trouvent les arguments de la puissance. Cette ambition n’est en rien illégitime. Elle doit être nourrie. “Là où la volonté de puissance fait défaut, il y a déclin”, disait Friedrich Nietzsche.