Le sport a été le premier espace de liberté pour la femme algérienne. Alors que l’Algérie était en plein guerre contre le terrorisme, une femme issue d’une région très conservatrice, a osé défier les mentalités obscures et obtenir la première médaille d’or de l’Algérie au Jeux Olympiques de Barcelone en 1992. Depuis les sportives algériennes n’ont pas cessé de marquer leur nom en lettres d’or, dans les compétitions internationales.
Hassiba Boulmerka ou «l’Algérie qui gagne»
Hassiba Boulmerka est la première athlète à avoir offert à l’Algérie une première médaille d’or aux Jeux olympiques dans l’épreuve reine du 1 500 m. Ce fut en 1992, aux JO de Barcelone au moment où l’on parlait comme un pays ravagé par le terrorisme et de violence. Avec l’assassinat de Mohamed Boudiaf et l’apparition du terrorisme, la médaille de Boulmerka avait permis d’évoquer «l’Algérie qui gagne» pour reprendre sa célèbre expression. Aujourd’hui, Boulmerka (49 ans) qui s’est investi dans le médicament et la commercialisation des équipements sportifs, est membre du Comité olympique algérien sans être membre de la Fédération algérienne d’athlétisme. On achève bien les champions en Algérie.
Salima Souakri : du judo à la télévision
L’ancienne championne d’Afrique de judo, l’élégante et charmante Salima Souakri a réussi sa reconversion. Elle est devenue animatrice d’une émission de société à la chaîne TV Echourouk, alors que tout la prédestinait pour réussir une carrière sportive d’entraîneur. Après une brillante carrière en tant qu’athlète, Souakri qui n’a pas dépassé la 5e place aux Jeux olympiques, avait réussi sa carrière d’entraineur de l’équipe nationale féminine. Titulaire d’un diplôme de technicien supérieur en sports, cette fille unique d’une famille masculine (cinq frères) a finalement opté pour la télévision. Mère d’une fille, née de son mariage avec l’ancien footballeur Bilal Dziri, Souakri a tous les atouts pour réussir sa carrière dans l’audiovisuel.
Samia Benmaghsoula ou l’infatigable battante
Samia Benmaghsoula incarne la réussite de la femme algérienne. Ancienne nageuse et championne des longues distances, elle est diplômée de l’ISTS où elle a enseigné avant d’occuper le poste de directrice technique nationale (DTN) à la fédération algérienne de natation. A son époque, en 2004, la natation faisait les beaux jours du sport algérien avec les Ilès, Kebbab et tant d’autres. Elle considérait ces nageurs comme ses propres enfants et il lui arrivait de leur cuisiner à l’occasion du mois de ramadhan.
Epouse de l’ancien international de handball, Abdeslam Benmaghsoula, elle occupe actuellement le poste de directrice générale de la Jeunesse au ministère de la Jeunesse des Sports. Originaire de Guelma, elle a également fait des tentatives en politique.
Qui se souvent de Sakina Boutamine ?
Sakina Boutamine a marqué le sport féminin algérien grâce à ses performances. Premier porte-flambeau de l’athlétisme féminin algérien, elle a été médaillée d’or aux Jeux africains d’Alger en 1978, après avoir décroché la 3e place aux Jeux méditerranéens d’Alger. Ses exploits avaient fait vibrer le stade du 5-Juillet qui venait alors d’être inauguré.
Originaire des montagnes de Chekfa (Jijel) Boutamine s’est reconvertie en journaliste sportive à la chaîne 1 de la Radio nationale avant de prendre sa retraite pour se consacrer à sa famille.
Nouria Mérah-Benida une perte pour l’athlétisme algérien
Nouria Mérah-Benida, la championne olympique de l’épreuve du 1 500 m aux JO de Sidney en 2000 est une véritable perte pour l’athlétisme algérien. Malgré ses performances, cette athlète originaire de Si Mustapha (Boumerdes) est carrément ignorée par la fédération algérienne d’athlétisme, à l’instar des autres championnes en Algérie. A 47 ans, elle aurait pu faire bénéficier les jeunes athlètes de son expérience, sachant que dans les pays voisins, les champions restent des références et des repères pour les nouvelles générations à l’exemple de Said Aouita et Nawal EL Moutawakel ou Hicham EL Guerrouj au Maroc.
Naïma Laouadi ou «la Maradona algérienne»
On l’appelait «la Maradona algérienne» pour ses grandes qualités techniques de footballeuses. Naima Laouadi qui a cassé un grand tabou en jouant au football en Algérie, est originaire de Tizi Ouzou où elle est née le 15 février 1976. Elle avait évolué à la JS Kabylie et en équipe nationale avant d’embrasser une carrière d’entraineur. Elle a réussi à prouver que le football n’est pas un sport masculin, mais une discipline sportive qui peut être aussi pratiquée par la gent féminine. C’est en quelque sorte grâce à Naima Laouadi que le football féminin s’est généralisé et démocratisé en Algérie.
Soraya Haddad, l’unique judokate médaillée au Jeux olympiques
Pour l’histoire du judo algérien, Soraya Haddad, restera l’unique judokate à avoir décroché une médaille (bronze) dans des Jeux olympiques. Ce fut à Pékin en 2008. Un véritable exploit pour cette jeune athlète d’El Kseur (Bejaia), aujourd’hui âgée de 33 ans. Battante et audacieuse, Soraya a une forte personnalité. Elle avait décidé d’arrêter sa carrière après avoir transmis une lettre au ministère de la Jeunesse et des Sports pour dénoncer le manque de moyens.
Il est vrai qu’elle avait repris sa carrière après satisfaction de ses conditions, mais elle a finalement préféré poursuivre ses études et obtenir son diplôme d’entraineur de haut niveau.
Baya Rahouli, la gazelle de Bab EL Oued victime du mauvais sort
Baya Rahouli, spécialiste du triple saut, est passé à côté d’une grande carrière. Elle avait brillé par ses résultats au niveau international, mais ses soucis de santé et ses blessures répétitives l’ont empêché d’avoir une carrière à la hauteur de ses ambitions et ses potentialités. Appelée la gazelle de Bab El Oued pour sa beauté et son élégance, elle a toujours considérée qu’elle était frappée de malédiction et poursuivie par le mauvais sort…