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Ces passagers, ahuris, mettent à l’index des agents d’escale haussant le ton dans la recherche des noises dans le seul but de se faire soudoyer.
Le nettoiement et l’ordre se poursuivent de plus belle dans une institution économique névralgique, le port d’Oran. Intransigeant dans ses mesures, tout comme il l’a été à la tète de la wilaya d’Oran, Abdelghani Zalène a, en l’espace d’une semaine, pris des mesures à la hauteur de l’événement. La dernière en date remonte à la fin de la journée de samedi en mettant fin aux fonctions du chef d’escale maritime du port d’Oran. Une telle mesure est suivie par la suspension de quatre autres agents du même service. Les concernés étaient de service dans la matinée, avant que la notification ne tombe, tel un couperet, dans la fin de la journée. Si les cinq cadres ont été suspendus administrativement, le ministre a jugé utile de tenir informée officiellement l’institution gérant le transport maritime, direction d’Algérie Ferries.
Il s’agit d’un véritable coup de balai opéré par le département de Zalène, décidé personnellement, suite à la multitude des scandales ayant secoué le port d’Oran ayant terni l’image d’une telle structure mais aussi le ministère des Transports. De telles mesures ont été décidées à la suite d’un rapport accablant élaboré par la wilaya d’Oran et expédié à la tutelle, le ministère des Transports. Celui-ci fait état d’un traitement dégradant des voyageurs optant pour le transport maritime. Le wali n’a, selon des sources bien informées, pas agi des suites d’un simple coup d’humeur. La décision repose sur un argumentaire à partir de bases solides à la suite d’une visite surprenante qu’il a effectuée dans le port. Ebahi dans son constat en approchant des voyageurs attendant d’être embarqués dans des conditions n’honorant en rien le transport du IIIe millénaire pour lequel l’Etat a mis en place toutes les facilitations pour soulager les voyageurs. Or, le contraire s’est, selon le rapport de la wilaya d’Oran, produit. Se lançant dans leurs doléances, ces voyageurs ont été accablants en énumérant les défaillances sciemment fabriquées par des agents dévergondés, transformant leurs traversées en véritable enfer, à commencer par le bakchich qu’ils exigeaient avant même de fouler le sol de l’enceinte du port. Dans leur déchaînement, ces passagers, ahuris, criant aux scandales fréquents, mettent à l’index des agents d’escale, haussant le ton dans la recherche des noises dans le seul but de se faire soudoyer avant de lâcher prise en «encaissant des sommes allant jusqu’à 200 euros».
Telles ont été les lamentations déplorables formulées par des passagers, ne sachant plus à quel saint se vouer en se retrouvant sans défense devant des situations inédites fabriquées de toutes pièces par des agents outrepassant leurs prérogatives et leurs champs d’action. Plus d’un passager a été dur vis-à-vis de ce service en descendant en flammes ses employés. «Faut-il casquer une facture de 200 euros pour pouvoir être embarqué à bord du bateau lorsque le billet n’est pas confirmé?» s’est-il interrogé, expliquant que «cette procédure ne répond aucunement à la réglementation».
Le voyageur dont le billet n’est pas confirmé est, selon la loi, appelé à prendre son mal en patience en s’inscrivant dans la liste d’attente, sans pour autant le «forcer» à payer le «bakchich». Et ce n’est pas tout. Ayant ouvert la brèche pour récolter des témoignages des passagers, le wali d’Oran a eu droit à un registre noirci dont des personnages principaux cités ne sont autres que des agents d’escale faisant la pluie et le beau temps alors que leur mission est réglementée par la loi. Ces agents sont tout bonnement appelés à organiser l’embarquement et assurer les meilleures conditions aux voyageurs. Tels que dépeints par les passagers, les voyageurs sont inhumainement traités, contraints à observer de longues files sans un minimum de commodités citant en ce sens «la fermeture délibérée des sanitaires».
Le constat est, selon plus d’un, amer! «Rien n’a changé malgré l’annonce, chaque année, des nouveautés», a déploré un voyageur s’apprêtant à rallier, par voie maritime, la ville ibérique, d’Alicante.