Quatre bombes américaines larguées sur la Grande Barrière de corail

Quatre bombes américaines larguées sur la Grande Barrière de corail

Alors qu’ils devaient viser le champ de tirs d’une île au large des côtes australiennes, les pilotes, avertis au dernier moment de la présence de navires civils, se sont rabattus sur le site classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

«Est-ce ainsi qu’on prend soin de notre patrimoine mondial désormais? En autorisant une puissance étrangère à larguer des bombes dessus?» Larissa Waters, sénatrice et porte-parole des Verts australiens est «scandalisée». La semaine dernière, deux chasseurs de la 7e Flotte américaine ont lancé quatre bombes non chargées sur la célèbre Grande Barrière de corail, au large des côtes du Queensland, au nord-est de l’Australie. Les pilotes devaient viser le champ de tirs de l’île Townshend, mais, au dernier moment, ils ont été avertis que l’opération présentait un danger. «Ce n’était pas sûr de larguer les bombes à cet endroit. Il y avait des navires civils juste en dessous», explique lundi le commandant de la flotte William Marks à la radio australienne ABC.

Devant s’alléger avant de pouvoir regagner leur navire, les pilotes, à court de carburant, ont été obligés de se rabattre sur le parc marin de la Grande Barrière de corail. D’une longueur de plus de 3000 km, ce dernier abrite quelque 400 espèces de coraux, 1500 espèces de poissons et 4000 espèces de mollusques. Le site a été classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1981.

Associations en colère

«La zone choisie pour le largage d’urgence se trouvait éloignée du récif de corail afin de minimiser les risques de l’endommager», indique la flotte dans un communiqué. La marine américaine, qui a agi en accord avec les autorités australiennes, assure également qu’il n’y a aucun danger pour le trafic maritime. Elle prévoit de récupérer les bombes, d’un poids de 226 kg chacune, et qui reposent désormais à une cinquantaine de mètres de profondeur.

Mais, en attendant, les associations pacifistes et de protection de l’environnement ne décolèrent pas. Elles arguent qu’on ne peut pas faire confiance aux États-Unis. «Comment peuvent-ils protéger l’environnement et bombarder les coraux en même temps? Il faut être sérieux», s’insurge Graeme Dunstan, un activiste australien.

Quelque 28.000 militaires australiens et américains participent depuis le 15 juillet aux exercices baptisés «Talisman Saber» dans le Queensland. Ils se terminent le 5 août.