Le 14 février, la fête de l’amour, est-ce le jour où Nizar Kabbani a sorti ses poèmes ? est-ce le jour où Baudelaire a offert au monde les fleurs du mal ? ou est-ce le jour où le défunt Cheb Hasni a chanté les chansons d’amour auxquelles s’identifient les couples et les amoureux éconduits ? non non, c’est la Saint Valentin, une fête liée au culte du prêtre romain Valentin, mort décapité un 14 février au troisième siècle pour avoir célébré des mariages chrétiens.
Au fil des années et sans forcément tenir compte de l’histoire ou de la signification de cette fête, les couples partout dans le monde célébraient l’amour le 14 février, où les villes sont envahies de roses et de rouge écarlate, où les peluches gigantesques voient enfin la lumière du jour et où les vendeurs de chocolat font leurs meilleures recettes de l’année.
En Algérie, est-ce que l’on fête la Saint Valentin ? Selon un sondage Viber, 12% des 2000 utilisateurs algériens la célèbrent et 54% d’entre eux la fêtent en envoyant des stickers, des filtres et toutes les lexies d’amour que peut proposer google. Grâce à un micro-trottoir effectué par nos équipes on a pu distinguer 3 catégories d’Algériens le 14 février.
D’abord, les Roméo – Juliette et les « why not »
Evidemment, de plus en plus de couples algériens fêtent la Saint Valentin. Mariés ou pas, c’est une bonne occasion pour exprimer son amour dans un pays où ce sentiment est hélas souvent inassouvi. Les « pourquoi pas » passent une journée clichée 14 février, un starter pack infaillible de fleurs rouges, cadeaux à la dernière minute faute de romantisme ou de temps selon le prétexte et un message d’amour.
Idéalement, un dîner ou un déjeuner dehors, le couple se met sur son 31 et fait abstraction des « litiges » pendant 24h. Sans oublier de mentionner ceux qui font tout cela pour réellement fêter leur attachement envers la personne.
Ensuite, les prêcheurs de l’amour familial et du « Haram »
Cette catégorie prêche l’amour de la mère, du père, de la sœur et des amis, souvent une opinion adoptée par les célibataires qui tiennent à conjuguer leur amour malgré l’absence du « special someone » ou simplement par des personnes qui éprouvent de l’amour envers leur entourage et saisissent cette opportunité pour l’exprimer.
Il y a également ceux qui crient « Haram », soit en faisant allusion à l’origine de la fête ou par simple conviction que la religion va à l’encontre de l’amour, affirmant que ce sujet demeure tabou dans la société algérienne.
Enfin, la nonchalance amoureuse ou « l’amour n’existe pas »
Et enfin, la catégorie qui souvent représente l’Association des Célibataires Algériens (ACA), bien que cette association soit purement fictive, les adhérents ont perdu espoir en l’amour suite à des déceptions ou autre et donc n’y croient plus. Les conditions d’adhésion ? Une forte allergie contre les films d’amour, une montée de vomissement en écoutant la fameuse « all of me » de John Legend et une bio instagram « love yourself first ».
Sans oublier ceux qui passent cette journée dans une insouciance remarquable, une nonchalance à la Shopenhaouer, ils se contentent de hocher la tête lorsqu’on leur demande « tu sais quelle date on est ? ».
Et vous, vous vous mettez dans quelle catégorie ?