Le DRS sort de l’ombre et, symboliquement, se déleste de son image de corps invisible qui a fondé sa mythique réputation. En se livrant à une “séance photo”, son nouveau patron, le général Tartag, opère, à sa première apparition, une mise à niveau, du moins en apparente communication, et donc renvoie un message de transparence qui, par ricochet, se débarrasse de l’étiquette “service paranoïaque” que le département a, par ailleurs, assumée avec sa maladive culture du “tout secret”.
En rendant son image accessible au commun des Algériens, le général Tartag chamboule la perception générale que l’on a du DRS et donne à voir une institution dont le premier responsable est connu comme ses homologues de par le monde.
Un nouveau style ? Certainement, tant il tranche nettement avec celui de son prédécesseur, rarement dévoilé par des photos fuitées. Pourtant, l’homme n’a pas totalement innové malgré l’effet de surprise de sa sortie inédite dans les mœurs des renseignements algériens depuis leur création ; le DRS étant calqué sur le modèle de son père fondateur, le Malg, dont l’intégrale discrétion était dictée par les impératifs de la lutte pour l’Indépendance. Au-delà de la stricte confidentialité de ses missions, somme toute naturelle, Tartag n’a pas véritablement changé en restant conforme à son style habituel, plaident ceux qui ont eu à le connaître.
Toutefois, le contexte, marqué par des changements et des bouleversements dans l’architecture du DRS, laisse le champ libre à des lectures et des interprétations aussi diverses que légitimes. Car ce petit geste du patron des services, qui consiste à “poser” devant les caméras, n’est pas, en soi, anodin ; il est historique.
Et il ne manquera pas de donner lieu à de surprenantes réactions et des décryptages qui passeront par d’inévitables liens avec les soubresauts de la scène politique.
Ce n’est peut-être que le début d’un processus. Les jours prochains apporteraient d’autres éléments et preuves de ce “nouveau style”. Au-delà de la simple opération de com !