Forbes France, la version française du prestigieux magazine américain Forbes, établit chaque année un classement de 40 femmes les plus créatives, influentes et talentueuses ayant marqué l’année par leurs œuvres et parcours.
Cette année une franco-algérienne décroche une place parmi les 40 Femmes Forbes figurant dans l’édition du mois de septembre. Il s’agit en effet de Kahina Bahloul, islamologue âgée de 42 ans qui a réussi à devenir la première femme imam en France. La franco-algérienne a été choisie par le jury de Forbes France a coté de 39 autres femmes exerçant dans différents domaines, citons par exemples : Laurence Boone (économiste), Clarisse Cremer (navigatrice) et Delphine Ernotte (présidente de France Télévision du numérique).
Kahina Bahloul s’est distingué de toutes ces femmes par la singularité de son domaine et l’originalité de ses travaux de recherche. Elle est conférencière sur des thèmes islamiques et cofondatrice du projet d’association cultuelle « La Mosquée Fatima ». La théologienne de tradition soufie, défend un islam libéral et spirituel tout en encourageant le dialogue interreligieux, a rapporté le magazine Forbes.
« Nous vivons encore sur une pensée qui a été produite au Moyen Âge. Toute la partie normative de la religion musulmane émane d’une pensée médiévale. Aujourd’hui, ce n’est plus possible », a-t-elle expliqué au média Euronews.
Kahina Bahloul, le symbole de la femme amazighe héroïque et émancipée
Née à Paris le 5 mars 1979, Kahina Behloul est la fille d’un père algérien originaire de la ville de Bejaia en Kabylie et d’une mère française. Elle a grandi en Algérie pendant une époque marquée par la montée de l’intégrisme religieux avant de revenir en France pour préparer un doctorat sur la pensée d’Ibn Arabi à la prestigieuse École pratique des hautes études.
Le 21 février 2020, la franco-algérienne a réussi à prêcher dans une petite salle à Paris ou dix femmes et douze hommes étaient présents. Une année plus tard, son ouvrage intitulé « Mon islam, ma liberté » a été édité.
Kahina Bahloul avoue être fière de porter le même prénom que la reine berbère, « La Kahina », lui permettant de rester attachée à ses origines identitaires et historiques et de se sentir « assez libre pour s’ouvrir au monde ».