Le nouvel émir qatari a soigneusement préparé son arrivée au pouvoir.
A seulement 33 ans, cheikh Tamim ben Hamad ben Khalifa Al-Thani est devenu le plus jeune chef d’État du monde arabe. Le nouvel émir du Qatar, qui a pris le pouvoir après l’abdication mardi de son père en sa faveur, n’a toutefois rien d’un novice : il est déjà un familier du pouvoir. A l’étranger, il est aussi le visage des investissements sportifs du riche émirat, comme le rachat retentissant du PSG.
Un grand passionné de sports… Le nouveau maître du Qatar est surtout connu pour sa grande passion du sport. C’est d’ailleurs lui qui supervise le dossier crucial du Mondial-2022 de football, organisé dans l’émirat. Ce membre du Comité olympique international a aussi présidé le comité d’organisation des Jeux asiatiques, tenu au Qatar en 2006. Cheikh Tamim a lui-même longtemps joué au tennis. Son professeur n’était alors autre que Nasser Al-Khelaïfi, l’actuel président du PSG, racheté par le Qatar en 2011. Une opération retentissante, dans laquelle le futur émir a joué un rôle de tout premier plan, puisqu’il préside la Qatar Investment Authority, propriétaire du club parisien.
… Impliqué dans la vie économique. Cheikh Tamim, qui parle le français et a fait ses études en Grande-Bretagne, gère ce fonds souverain qui possède aussi le grand magasin londonien Harrod’s, l’équivalent des Galeries Lafayette françaises. Il est aussi vice-président du Haut conseil pour les affaires économiques et les investissements et a supervisé le lancement de plusieurs projets énergétiques. Le nouvel émir est également passionné d’Histoire. La capitale qatarie lui doit notamment la restauration de l’un de ses grands marchés populaires, devenu l’un des premiers sites touristiques de la ville.
Déjà maître de l’armée. Son arrivée au pouvoir, il la doit entre autres au mystérieux désistement en 2003 de son frère aîné, cheikh Jassem. Alors nommé prince héritier, cheikh Tamim s’est vu confier progressivement de plus en plus de responsabilités. Avant son arrivée à la tête de l’émirat, il était en effet déjà commandant en chef adjoint des armées. Ces trois dernières années, son père lui avait aussi transmis, petit à petit, les rênes de la gestion de la sécurité. Sur le plan international, cheikh Tamim n’est pas non plus un novice : plutôt apprécié des pays occidentaux, il a aussi contribué à apaiser les relations avec le voisin saoudien, tendues jusqu’en 2007. Mercredi, le jeune émir s’adressera aux Qataris et pourrait procéder à un remaniement ministériel. Mais de l’avis des observateurs, il devrait s’inscrire dans la droite ligne de la politique menée ces 18 dernières années par son père.