La wilaya de Tamanrasset donne la preuve par les chiffres du gaspillage et de la très mauvaise gestion des deniers publics.
Cette wilaya du Sud a octroyé des contrats pour la réfection d’une partie des routes de la ville. On annonce un budget « énorme » de 100 milliards de dinars pour un délai de six mois. C’est-à-dire un chiffre d’affaires de 16.666 millions DA/mois, soit 555 millions DA/jour.
Ces chiffres sont effarants et impossibles à réaliser en un laps de temps aussi court ! Pourtant le projet a bel et bien été confié à deux petites entreprises locales incapables de réaliser un tel chiffre d’affaires.
Leurs dirigeants n’ont aucune compétence professionnelle dans le domaine routier, du personnel non qualifié et un équipement insuffisant. Les normes techniques ne sont pas respectées, les regards d’assainissement sont placés « au hasard » des rues sans plan et sans tracé, les fouilles sont comblées sans aucun métrage, les camions chargent et déchargent sans pointage, etc …
Les marchés ont été signés dans la précipitation avec un tarif forfaitaire calculé au « pifomètre ». Il n’y a aucun devis quantitatif, du fait qu’il n’y a eu aucun travail topographique pour procéder aux relevés nécessaires afin de calculer le métrage des travaux, ni pour le réseau d’assainissement, ni pour les routes. Le travail de topographie prend à lui seul plusieurs mois.
Sur le terrain, il n’y a aucun suivi technique organisé et sérieux. Les représentants de la wilaya viennent en touristes « de temps en temps, les mains dans les poches » sans aucun matériel pour regarder « à vue d’œil » l’avancement des travaux.
Le montant des contrats, le délai trop court, la précipitation à goudronner des routes mal refaites, la désorganisation de la circulation, … sont autant d’éléments suspects. Il s’agit d’un incroyable gaspillage de deniers publics, d’une incompétence avérée et d’autres choses inavouables.
Saâd Lounès
