Qui sont ces grossistes qui «nourrissent» les algériens? Virée au marché de Semmar à Alger

Qui sont ces grossistes qui «nourrissent» les algériens?  Virée au marché de Semmar à Alger

On trouve de toutes les marchandises à Semmar, qu’elles soient importées ou locales

Le jeudi est une journée d’affluence à Semmar où on observe un mouvement incessant de véhicules venant de toutes les wilayas.

Le commerce de gros est de plus en plus prospère à Semmar même si les artères défoncées et détériorées des lotissements offrent plutôt une image d’apocalypse. Des fourgons et des camions venus de différentes wilayas sillonnent ce quartier pour approvisionner les commerçants auprès des grossistes spécialisés dans l’agroalimentaire. Certaines habitations ne sont même pas achevées, mais leurs propriétaires proposent les garages à la location. «Je paie 7 millions de centimes pour quelques mètres carrés», souligne l’un des commerçants qui ajoute que d’autres locaux sont cédés à une plus grande somme.

Ainsi, tous les rez-de-chaussée abritent des locaux loués au mois et le fait de posséder une parcelle de terrain à Semmar suffit pour devenir milliardaire et accumuler une fortune. Mais au-delà de ces considérations sur le foncier, on trouve de toutes les marchandises à Semmar, qu’elles soient importées ou locales. Mais attention, car il y a peut-être une crise de disponibilité du sucre qui se profile à l’horizon et jeudi dernier certains grossistes ont signalé qu’ils attendaient une cargaison de ce produit depuis trois jours. Ici, il y a des véhicules lourds qui déchargent des marchandises de toutes sortes: pâtes alimentaires, confiseries, conserves, dérivés de lait etc. pendant toute la journée, des camions continuaient de déverser diverses marchandises destinées à l’alimentation des Algérois et même des habitants des autres wilayas. Les magasins des grossistes de Semmar ne désemplissent pas et des fourgons et camionnettes occupent les places de stationnement à proximité des magasins équipés de portails métalliques qui s’ouvrent dès l’aube. A l’intérieur, sont disposées des rangées de cartons contenant les divers produits. Il y a des légumes secs, toutes sortes de fromages et de chocolats et des fruits secs ainsi que diverses conserves comme les tomates et de nombreuses qualités de cachir et autres pâtés.

Les détaillants sont venus s’approvisionner par cartons entiers.

Le tout est payé en cash car ici les chèques n’ont quasiment pas cours, souligne un grossiste. Quant aux manutentionnaires, ils se déplacent péniblement dans cet espace où des sacs et des casiers s’entassent et seuls des petits passages étroits entre les rangées permettent le mouvement.

Le grossiste est installé dans un bureau au fond pour compter l’argent et délivrer les bons de livraison et les factures.

Malgré l’importance de cette activité de gros en produits d’alimentation générale, c’est toujours le désordre qui règne car les autorités ont tenté de transférer le marché vers El Harrach qui dispose de 120 locaux mais sans succès. C’est peu pour le nombre de grossistes qui atteint plusieurs centaines à Semmar. De plus, les locaux sont exigus et l’accès y est difficile. A quoi s’ajoute, selon les grossistes, le manque de sécurité.

Une discussion avec les grossistes fait aussi ressortir que les prix ne cessent d’augmenter. «Le prix des marchandises a augmenté de 25% depuis le début de l’année», nous signale l’un d’entre eux. Et cela se voit sur les étals des magasins des détaillants. Les oeufs, les biscuits et même le prix des yaourts et autres produits nécessaires ont, en effet, connu des augmentations.q