Les clivages politiques au sein même du pouvoir semblent s’exacerber au plus haut point faisant place à des règlements de comptes sans précédent entre de grosses pointures qui se sont pourtant démené et cautionné cette quatrième mandature.
Une quatrième mandature de trop, décrochée dans des circonstances abracadabrantes et biaisées faisant que le président-candidat aux dernières « élections » présidentielles, diminué physiquement par sa maladie n’a pas eu besoin de faire campagne lui-même, ni de haranguer les foules. Tout a été orchestré en son absence par ses hommes d’Etat en mission commandée et ses fidèles clientèles qui ne tiennent pas s’arrêter en si bon chemin, prêtes à tout faire pour le reconduire pour une quatrième fois au trône de la magistrature suprême. En dépit du bon peuple et de la bonne gouvernance.
Tout a été construit autour de l’image de marque d’un président de la République providentiel et généreux qui a beaucoup donné et qui peut encore donner tant que la manne de la rente des hydrocarbures ne tarit pas. Il faut continuer à exalter et magnifier cette image de marque et la faire rayonner le plus longtemps possible pour en tirer les plus grands profits semble être le credo de ses souteneurs attitrés.
Le cercle des laudateurs les plus en vue ces derniers temps, le groupe des 19, lui de son coté, a brossé un portrait surréaliste en la personne du président de la République, « moudjahid, jaloux de la souveraineté nationale », « respectueux des lois de la république » ; « attaché à la légalité républicaine » un panégyrique chargé de subjectivité qui les a fait douter sur l’origine des dernières décisions politiques jugées graves selon eux. Un pouvoir parallèle a pris le dessus, se substituant presque à l’autorité légitime du président de la république qu’ils ont connus et qui a terni cette image sublime qu’ils se sont fait de lui. Un cercle concentrique entre autres qui veut se rapprocher le plus près possible du noyau dur du système pour percer le mystère de la dichotomie des pouvoirs et confirmer sa vision manichéiste des choses. Pour eux, notre bon président qui n’a même daigné répondre à leur demande d’audience ne peut pas être à l’origine de ces décisions maléfiques et antinationales qui ont bradé le pays, le pays est en danger et notre bon président de la république n’en est aucunement responsable voulant séparer le bon grain de l’ivraie et nous faire oublier la face cachée de l’astre, oublier la violation des articles de la Constitution par deux fois de suite pour rempiler aux présidentielles, la violation des libertés d’expression et de conscience consacrées par les textes de la loi fondamentale, les scandales de corruption à Sonatrach, à l’autoroute Est-Ouest impliquant la pègre internationale et tous les détournements de capitaux levés par le DRS et qui ont entaché la réputation de l’Algérie à l’extérieur, etc…
La question qui se pose aujourd’hui est : « Qui veut dissocier l’échec patent du système politique dans sa globalité de celui de son principal maître d’œuvre et ordonnateur ? Qui cherche-t-on à sauver en faisant la part des responsabilités en haut lieu de ce qui en est une et une seule ? » Il faut rappeler que le président-candidat aux dernières présidentielles de 2014 s’est déplacé lui-même en fauteuil-roulant jusqu’au bureau du Conseil Constitutionnel pour signer, assumant seul la pleine responsabilité de son engagement à la reconduction pour une quatrième mandature ; ce qui posait déjà problème à l’époque, puisque cette escroquerie politique a fait sortir non seulement Liamine Zeroual de sa réserve, mais a poussé aussi des jeunes à manifester dans la rue pour dire Barakat !
Une quatrième mandature qui s’ouvre sous les hospices d’une crise pétrolière internationale aiguë qui vient frapper de plein fouet toutes les structures de l’Etat. A partir de là, le naufrage du système et de son timonier n’est qu’une question de temps, l’argent des recettes d’exportation des hydrocarbures étant leur seul salut. La rente pétrolière, réduite à sa portion congrue, ne sera pas là pour acheter la paix sociale et allécher les clientèles intéressées. Les fissures dans le bateau Algérie commencent à se faire sentir et les souteneurs attitrés sortent l’un après l’autre de leurs planques dorées pour tenter de faire ce qu’ils peuvent pour rallier le pont supérieur et sauver celui qui leur assurait jusque-là la tranquillité et la continuité de la rechqa au détriment de la majorité du peuple qu’ils ont spolié et exproprié de ses richesses.
Khelaf Hellal