L’entraîneur national de football, Rabah Saâdane, a souligné hier, dans un entretien aux envoyés spéciaux de l’APS à San Lameer, qu’après sa performance contre l’Angleterre, l’équipe nationale a fait connaître l’Algérie à travers le monde.
Pouvez-vous nous éclairer sur cette équipe à deux visages ?
Tout d’abord, je veux apporter une précision. Je persiste à dire que contre la Slovénie, nous avons fait un bon match et que s’il n’y a pas eu le carton rouge de Ghezzal, nous aurions terminé sur un bon résultat.
C’est mon analyse et celle de beaucoup de techniciens présents à ce Mondial. Nous avions dominé la première mitemps et nous ne méritions pas de perdre ce match.
J’étais d’ailleurs étonné d’apprendre que je devenais le bouc émissaire d’une façon injuste et ingrate, car on a oublié tout ce que nous avons fait pour cette équipe nationale pour la qualifier au Mondial. Je pense qu’il y a quelque chose derrière tout ça. Il y a une manipulation comme cela s’est passé en Coupe d’Afrique. Elle se confirme en Coupe du monde.
C’est mon analyse. Je pense que le Bon Dieu fait bien les choses car ma réponse, je l’ai donnée sur le terrain. Suite aux critiques que nous avons subies après le match amical disputé à Alger contre la Serbie, j’ai dis : je donne rendez-vous à mes détracteurs en Coupe du monde. Je l’ai donné encore une fois contre l’Angleterre.
Pour revenir à votre question, je pense que le deuxième match a confirmé la progression de l’équipe nationale. Nous avons fait un meilleur match sur tous les plans et nous avons honoré le football algérien, arabe et africain. Je suis fier de cette performance.
Quel a été le message que vous avez transmis à vos joueurs avant le match contre l’Angleterre ?
J’ai transmis le même message que lors du match contre la Slovénie en leur disant toutefois que vous pouvez faire beaucoup mieux.
Après cinq jours de travail supplémentaire, vous êtes plus en forme. Vous devez prendre plus de confiance. Et l’équipe l’a démontré contre l’Angleterre. Les joueurs qui étaient blessés sont revenus à leur niveau même s’il reste quelque chose à parfaire physiquement et psychologiquement.
C’est pour cette raison que nous avons retrouvé notre défense admirable et joué du beau football. Nous nous sommes battus comme des lions. C’est le message que j’ai passé en leur disant que nous sommes certains de faire un grand match.
Peut-on entretenir l’espoir d’une qualification au second tour, vous êtes un homme heureux ?
Je suis heureux d’abord d’être en Afrique du Sud à la tête de l’équipe nationale. Cela fait 24 ans que l’Algérie n’avait pris part à cette compétition. Sincèrement, je suis en train de jouir de cette grande fête planétaire du football.
A titre d’exemple, le match contre l’Angleterre a été vu par plus de 200 pays de par le monde. Les plus petites contrées savent aujourd’hui où se trouve l’Algérie et ce qu’elle est capable de faire.
L’équipe nationale a fait connaître l’Algérie à travers le monde. Sur un autre plan, nous avons joué, dans ce merveilleux stade qu’est Cape Town Stadium et dans cette ambiance magnifique, le football que j’aime, un football de très haute technicité, pratiqué par les deux équipes dans un fair-play exceptionnel, tant sur le terrain que dans les tribunes.
Je suis pleinement heureux comme je le suis également de pouvoir suivre les meilleures équipes du monde et celles qui progressent à pas de géant comme l’équipe de la Corée du Nord et les tendances actuelles du football moderne. J’apprécie et j’apprends aussi dans cette grande fête. Je ne m’attendais pas à vivre une nouvelle Coupe du monde avec la participation de l’équipe algérienne qui a été remise sur rails en étant hautement compétitive. L’histoire retiendra cela.
Alex Fergusson, Franz Beckenbauer… ont rendu un grand hommage à l’équipe algérienne. Quel est votre sentiment d’entendre des propos aussi élogieux de la part d’éminentes personnalités du football mondial?
Je suis fier d’apprendre que de grands entraîneurs rendent un tel hommage et le grand mérite revient à cette équipe nationale qui s’est donnée à fond.
Je leur ai dit que vous êtes capables de vous élever au plus haut niveau pour être parmi les meilleurs. Nous manquons un peu d’expérience. Nous manquons de métier, de stabilité pour réaliser des performances dans la durée et maintenir le niveau de jeu que nous avons atteint. C’est cela le plus difficile. C’est pour cette raison que nous devons toujours être modestes, nous devons nous remettre constamment en cause et nous remettre au travail. C’est là les exigences du vrai professionnalisme.