Le rachat du Monde, le plus prestigieux des journaux français, a pris une dimension politique vendredi, avec la révélation que le président Nicolas Sarkozy, souvent accusé de s’ingérer dans le domaine des médias, avait tenu à faire connaître ses préférences sur le repreneur.
«Qu’il y ait un regard politique, cela a toujours été le cas. Depuis 1944 (NDLR: date de la création du Monde), il y a toujours eu un regard du pouvoir et ça ne va pas changer», a déclaré à l’AFP le directeur du Monde Eric Fottorino.
Le directeur du Monde a successivement reçu un coup de téléphone du président de la République avant d’être reçu cette semaine à l’Elysée. «Je confirme qu’on s’est parlé et qu’on s’est rencontrés», a dit M. Fottorino, refusant toutefois de révéler ou de commenter la teneur de leurs conversations.
Le Monde cherche un repreneur qui devra massivement recapitaliser un groupe fortement endetté.
Les montants avancés sont estimés entre 80 et 120 millions d’euros. Vendredi soir deux offres avaient été déposées, l’une de Claude Perdriel, propriétaire du groupe Nouvel Observateur (centré autour du newsmagazine du même nom), l’autre d’un trio composé de l’homme d’affaires Pierre Bergé, du banquier d’affaires Matthieu Pigasse et du président de l’opérateur de télécommunications Free, Xavier Niel.