L’écrivain Rachid Boudjedra a provoqué une onde de choc en révélant être un athée sur le plateau de la chaîne de télévision privée Echourouk TV. Face à l’animatrice, l’écrivain répond calmement aux questions. « Au nom de ma mère, je jure de dire la vérité, toute la vérité. Je ne crois pas en Dieu, ni en la religion musulmane, je ne crois pas en Mohamed comme prophète. Si je devais choisir une religion, ce serait le bouddhisme pour son pacifisme. ».
Et l’auteur de la Répudiation d’affirmer que de nombreux Algériens sont athées, mais n’osent pas l’afficher « par peur de l’opprobre de la société ».
En Algérie, l’islam est religion d’Etat, même si la Constitution reconnait la liberté de culte. Les salafistes vont certainement s’emparer de ce sujet en prononçant probablement une fatwa contre l’écrivain, comme cela a été déjà fait contre l’écrivain Kamel daoud.
Dès la diffusion de la bande annonce, et après l’émission qui est passée hier mercredi soir, la toile s’est enflammée et les commentaires pour ou contre ont fait le buzz. Les uns l’adulant, les autres le vouant aux gémonies. L’auteur prolifique qu’il est, est un habitué des polémiques d’autant qu’il n’a jamais caché son athéisme sur les plateaux de télévision ou de radios et dans les forums et discussions.
Déjà en 2006, il affichait déjà clairement ses prises de positions. «Je suis athée et communiste (…). Je ne suis pas contre l’islam. J’ai été élevé dans une famille musulmane. La violence intégriste a encore accentué mes convictions. Avant, j’écrivais un roman tous les trois ans, le terrorisme m’a poussé à écrire un roman chaque année, une autre manière de lutter contre ces criminels».
Son dernier roman « Printemps » publié chez Grasset raconte l’histoire d’amour entre deux femmes, une Algérienne et une Espagnole avec en toile de fond les « Printemps Arabes ». Il répond à ses détracteurs en affirmant « les tabous, ça fait 50 ans que je les brise ».
L’auteur du roman « L’escargot entêté », le roman algérien le plus lu dans le Monde n’a jamais caché son communisme depuis la fin de la Révolution armée à laquelle il participa en tant qu’officier de l’ALN et représentant du FLN auprès de nombreux pays de l’Est européen. Il est aussi le doyen des écrivains algériens.