Le chanteur Rachid Taha, mort d’une crise cardiaque mercredi à 59 ans, sera enterré vendredi à Alger.
Rachid Taha, figure du rock français des années 80 puis voix du raï et du chaâbidécédé mercredi, sera enterré vendredi à Alger, a indiqué jeudi sa maison de disques Believe.
Un « éclaireur ». Ses amis lui ont rendu un hommage à Paris jeudi matin, a ajouté Believe, alors que la mort de l’artiste, né en Algérie il y a 59 ans, continuait de susciter de nombreuses réactions en France, pays où il est arrivé à l’âge de 10 ans. La musique franco-algérienne a perdu son « porte-étendard » après la mort de Rachid Taha, selon la radio musicale Radio Nova.
Pour l’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze, son « frère » Rachid Taha était « l’éclaireur » avec « sa musique, son cœur et ses textes ». « Rachid, le monde vient de perdre des couleurs. Prenons-nous dans les bras pendant que le loup n’y est pas », a réagi de son côté le rappeur franco-malien Oxmo Puccino, tandis que le musicien Matthieu Chedid a simplement tweeté « Mon tendre ami Rachid ».
La ministre française de la Culture Francoise Nyssen a salué la mémoire de Rachid Taha qui « savait tout chanter, tout réinventer – The Clash autant que Trenet », tandis la maire de Paris Anne Hidalgo a rendu hommage à un « artiste profondément libre et à la fois si engagé ».
Une fusion réussie entre le raï et le rock. Taha était une des personnalités fortes et attachantes de la scène rock française dès ses débuts en 1981 avec Carte de Séjour, qu’il avait formé à Lyon avec quatre autres musiciens et dont il était le charismatique leader. Incarnant la génération « beur », le groupe participa notamment à la fameuse Marche pour l’égalité et contre le racisme en 1983.
Musicalement, Rachid Taha avait réussi avec Carte de séjour la fusion entre raï et rock, l’artiste continuant toute sa carrière à mélanger sons moyen-orientaux avec musiques world, funk ou techno. En 2016, Rachid Taha reçut une Victoire de la musique pour l’ensemble de sa carrière. Il s’apprêtait à sortir un nouvel album, dont le premier morceau devait s’intituler « Je suis africain ».