Les travaux de la 12e session de la commission mixte algéro-saoudienne, qui se déroule depuis le 14 février à Alger, ont été couronnés par la signature d’une série de contrats et de mémorandums d’entente entre les investisseurs algériens du secteur public et privé et leurs homologues saoudiens.
Le secteur de la pétrochimie a eu la part du lion en termes d’investissements prévus. Il concerne le projet conclu par Asmidal Manal, du côté algérien, et Radiola, du côté saoudien, pour un investissement de 15 milliards de dollars.
« Outre l’exploitation du phosphate pour la production d’engrais et d’ammoniaque, l’investissement porte également sur la réalisation des infrastructures dont les ports et les voies ferrées et de toute la logistique pour la commercialisation du phosphate et ses dérivés », selon les explications du président du Conseil d’affaires algéro-saoudien, Raid Al Mazrou. La commission algéro-saoudienne a également abouti à la conclusion d’un contrat dans l’industrie du papier entre Tonic et Warq Al Sanawbar.
Le projet nécessite, dans une première étape, un montant de 8 millions de dollars pour la réhabilitation de la ligne de production actuelle de Tonic. Puis, dans une seconde étape, un investissement de 100 millions de dollars nécessaire à la création d’une deuxième ligne d’une capacité de production de 220 000 tonnes.
Dans le secteur des services, Iris.JC.Industrie et Al Morjan ont signé un accord portant sur la création en Algérie d’une joint-venture spécialisée dans la maintenance et le suivi technique des infrastructures hôtelières et touristiques entre la société IRIS (industrie électronique et électroménager) et la société saoudienne Mordjan.
Un autre contrat a été conclu entre Azur Medical et ANS dans les équipements et la gestion des établissements hospitaliers. Dans le secteur du commerce, un accord sur la création en Algérie d’une joint-venture spécialisée dans l’exportation des fruits et légumes a été conclu entre la société Ben Nafaa boissons et la société saoudienne Agat. Elle permettra d’exporter les produits agricoles de l’Algérie vers les pays du Golf.
Enfin, dans le domaine de la santé, deux mémorandums d’entente ont été conclus entre le Centre de diagnostic médical et la société saoudienne El Kasbi : le premier porte sur un partenariat en matière d’équipements médicaux et le second sur la gestion des établissements hospitaliers via des solutions informatiques. Le président du Conseil d’affaires algéro-saoudien, Raid Al Mazrou, a estimé que de tels projets devraient renforcer le partenariat économique entre les deux pays.
Un avis partagé par le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, qui a affirmé que les opérations de partenariat entre les deux pays sont la meilleure manière pour eux de diversifier leur économie et de faire face à la baisse de leurs recettes d’hydrocarbures, impactées par la chute du prix de l’or noir. Pour les motiver, le ministre a assuré aux investisseurs saoudiens les facilités accordées par le nouveau code de législation algérienne aux investisseurs.
De son côté, le ministre du Commerce et d’Investissement saoudien, Madjid Abdellah el Kasbi, a souligné l’importance d’accorder aux privés la liberté d’investissement et de les encourager également. Il a rappelé que le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait, lors de sa dernière visite en Arabie saoudite, parlé de facilités et d’encouragements que l’Etat algérien accorde aux investisseurs privés.
Pour rappel, le montant des échanges commerciaux entre l’Algérie et le royaume ne dépasse pas 654 millions de dollars en 2016, avec une balance en faveur de l’Arabie saoudite. De même, les investissements saoudiens directs en Algérie sont très faibles. Ils n’excédent pas 2,5 milliards de dollars.