Dans une plate-forme, les manifestants exigent l’amélioration du cadre de vie qui se dégrade de jour en jour, selon un manifestant.
Las d’attendre et de réclamer, les habitants de Raffour, daïra de M’Chedallah à 45 km à l’est du chef-lieu Bouira ont investi hier la rue dans une longue procession et impressionnante marche pacifique.
«Halte à la marginalisation, au laisser-aller vis-à-vis de nos doléances» mentionnait une banderole placée en tête de la marche. Cette marche a été initiée par un «collectif des habitants de Raffour», en collaboration avec l’ensemble du mouvement associatif de la région.
Dans une plate-forme remise aux responsables locaux et à la presse, les manifestants exigent l’amélioration du cadre de vie qui se dégrade de jour en jour selon un manifestant. «Beaucoup de commodités comme l’eau, le gaz et les routes, utiles et nécessaires à une vie décente manquent cruellement.», affirmera notre interlocuteur.
Les manifestants, estimés à un millier dont des femmes, se sont rassemblés dès 8 heures du matin sur la principale placette de la ville avant de se diriger dans une longue procession vers le siège de la daïra de M’Chedallah. «Notre localité compte près de la moitié des habitants de la commune de M’Chedallah et nous ne sommes toujours pas alimentés suffisamment en eau potable!», affirmera un participant.
Pour d’autres, la source d’Anser Averkhen (la source noire), ne peut à elle seule alimenter toute la région de M’Chedallah. «En plus de sa qualité douteuse, cette source ne peut suffire. Nous exigeons que d’autres solutions soient trouvées, afin de nous alimenter en eau potable. En 2016, nous mourons toujours de soif», dira un autre manifestant. «Nous réclamons surtout la réalisation d’un réservoir d’eau potable pour une alimentation régulière et faire face à la sécheresse et aux coupures répétées d’eau potable».
Lors de la prise de parole devant le siège de la daïra, quadrillé par un impressionnant dispositif sécuritaire, un organisateur dira: «Nous sommes ici pour tirer la sonnette d’alarme et dire stop à l’abandon dont nous sommes victimes (…) Raffour est une région qui a sacrifié beaucoup de ses enfants lors de la guerre de Libération nationale. Mais en dépit de cela, elle demeure toujours négligée et marginalisée», dans la plate-forme lue puis remise aux responsables, le collectif exige particulièrement l’accès à une eau potable de qualité, la mise en place d’un nouveau forage d’alimentation en eau potable, la création d’un jardin public et la multiplication des espaces verts, lieux hautement prisés à travers tout le territoire de leur localité, l’aménagement du boulevard principal des retraités, la remise en état des rues et ruelles de la ville.
L’aménagement du boulevard principal de Raffour est plus qu’une priorité surtout que la ville est traversée par la RN qui relie Bouira à Béjaïa.
Le trafic en cette période d’été devient insupportable et les commerces situés sur les deux bords enregistrent un manque à gagner important suite aux embouteillages et à la circulation dense. Les manifestants se sont dispersés dans le calme en promettant de revenir si l’administration continue à ignorer leurs revendications.
